Le Planquay (27) : l’abbé Michel réhabilité en appel

Via Riposte Catholique

La cour d’appel de Rouen a complétement infirmé le jugement rendu en première instance et renvoyé le diocèse d’Evreux à ses chères études, en ce qui concerne le curé des Gilets jaunes, aussi connu comme l’abbé Francis Michel, curé du Planquay, qui avait été suspendu a divinis par Mgr Nourrichard, puis attaqué par l’évêché en justice.

Pour rappel, en première instance en 2020 l’abbé Michel était relaxé des faits d’outrage au président de la République – après des chants anti-Macron entonnés à la messe – mais condamné pour escroquerie au détriment de l’association diocésaine d’Evreux et d’autre griefs.

Le 17 septembre 2020, le Tribunal correctionnel d’Evreux reconnaît l’abbé coupable de détournement de sommes perçues dans le cadre de la persistance de son activité ecclésiastique au détriment de l’association diocésaine d’Evreux ; d’avoir célébré un baptême alors qu’il se trouvait démis de ses fonctions de prêtre et pour cela reçu un chèque de 50 € ; d’avoir outragé le Président de la République, personne dépositaire de l’autorité publique en chantant avec des gilets jaunes ; enfin d’avoir falsifié une attestation d’activité professionnelle mention sacristain et organiste de l’église alors que son destinataire n’avait pas cette qualification et que l’abbé Michel n’était pas son employeur. A l’exception de la relaxe pour les faits d’outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique, le dit tribunal le déclarait « coupable du surplus des faits qui lui étaient reprochés », rappelle le Pays d’Auge.

La Cour d’Appel blanchit complètement l’abbé Michel

Dans un long délibéré en date du 12 septembre dernier, que l’abbé Michel a rendu public le 10 octobre, la Cour d’Appel renverse complètement le jugement de la première instance.

Sur les faits d’abus de confiance en récidive commis entre le 6 décembre 2018 et le 27 novembre 2019 au préjudice de l’association diocésaine, Francis Michel ne saurait se voir reprocher d’avoir détourné des sommes qui lui avaient été remises par des fidèles dans le cadre de la persistance de son activité ecclésiastique, fidèles qui ne souhaitaient pas que leurs dons aillent au diocèse qu’ils jugeaient « hostile à l’abbé », mais restent à l’église Saint-Ouen du Planquay.

Dons alors collectés et gérés par l’association Les Amis de l’abbé Michel qui avait pour objet « toute activité permettant la compréhension et l’accompagnement du croyant dans l’exercice du culte catholique ». L’infraction n’étant pas constituée le jugement déféré était infirmé et Francis Michel renvoyé des fins de la poursuite.

Conclusion identique sur les faits d’escroquerie commis au préjudice d’une maman qui faisait baptiser son enfant le 1er juin 2019 et qui donnait un chèque de 50 €, alors que c’est seulement le 6 avril 2020 que la Congrégation romaine pour le clergé prononçait la peine de renvoi de l’état clérical de Francis Michel.

Enfin, en ce qui concerne les faits de falsification d’une attestation commis le 12 avril 2020, la cour retenait « que la date était celle du dimanche de Pâques, principale fête non seulement de l’église catholique mais encore de toute la Chrétienté, que la réglementation à visée sanitaire édictée à cette date était ni évidente, ni univoque », et de ce fait considérait que l’infraction n’était pas suffisamment caractérisée et constatait l’absence de toute intention frauduleuse.

Par tous ces motifs, la cour renvoie Francis Michel des fins de la poursuite du chef des infractions visées, dit n’y avoir lieu à réparation de quelque préjudice que ce soit ; infirme le jugement entrepris et toutes ses dispositions”.

Pour les amis de l’abbé Michel, « c’est une victoire totale, la Cour ayant désavoué les plaintes de l’évêché dont elle rappelle les initiatives étant à l’origine des poursuites ».

Renvoyé de l’état clérical

Cependant Mgr Nourrichard a obtenu le renvoi de l’abbé Michel de l’état clérical le 6 avril 2020 par la congrégation romaine pour le clergé le 6 avril 2020. Une décision de la justice canonique, insusceptible d’appel, qui avait alors été commentée ainsi par l’intéressé dans l’Eveil Normand : « je me sens autant prêtre que ce matin. D’ailleurs, on ne peut quitter cet état. De même qu’on est baptisé pour l’éternité, on est également prêtre jusque dans l’au-delà ».

L’abbé Michel – qui continue à célébrer la messe chez lui, après avoir monté une tonnelle dans son jardin –  et ses fidèles ont du coup monté une association cultuelle après des persécutions de l’Etat sous prétexte sanitaire. Ils en parlent dans Paris-Normandie : « nous souhaitons faire connaître notre association cultuelle, Culte chrétien traditionnel, créée en février 2021 et qui compte 160 adhérents. On espère bientôt atteindre les 200 !

Elle a été créée à la suite d’un événement qui a provoqué un déclic : à la Toussaint 2020, les gendarmes sont venus mettre des amendes de 135 € à une cinquantaine de personnes venues assister à la messe pour violation du confinement. Les rassemblements dans les lieux de cultes étaient autorisés, dans les églises, mais pas dans une propriété privée comme la mienne. Ceux qui ont fait des courriers de réclamation face à cette injustice ont été exonérés.

[…] D’abord, nous sommes de la sainte Église catholique apostolique et romaine, les fidèles qui viennent ici se sentent catholiques à 100 %. Nous ne sommes pas une secte. Seulement, dans l’église, il y a deux tendances : une plus moderne et une autre plus traditionnelle, que certains appellent intégriste. Je n’aime pas du tout cette étiquette. Nous avons une pratique traditionaliste, d’où le nom de l’association. L’autel n’est pas face aux fidèles, une bonne partie de la messe, notamment les chants, est en latin, et on peut communier à genoux […] J’ai été ordonné en 1976 et j’ai assisté à l’abandon de beaucoup de pratiques. Je fais donc des choses qui ne se font plus trop. Lors des enterrements, je vais au cimetière et à la maison mortuaire, je bénis des maisons, des champs, des chiens, je pratique le saint exorcisme… »

Néanmoins selon nos informations, des prêtres du diocèse d’Evreux, condamnés par la justice civile pour pédopornographie notamment, sont toujours incardinés dans le diocèse et y remplissent des missions. Garder les prêtres coupables d’abus graves – et homosexualisants, dégager un prêtre en soutane qui – indépendamment de ses opinions politiques, qu’un évêque n’a pas à qualifier – remplissait son église – voilà l’étrange justice canonique et le non moins étrange sens pastoral de Mgr Nourrichard.

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