Retour au réel Centralisez, centralisez…il ne restera rien

Stéphanie Prevot

Tout indique que nous sommes en équilibre instable que notre système politico/économique qui ne fonctionne qu’en perpétuel gonflement est en train de nous asphyxier.  

Pourtant nous subissons encore une vague de centralisation qui confirmera le diagnostic de crise  inflammatoire généralisée déjà bien installée.

Après la famille, la commune est dans la ligne de mire de nos « bienfaiteurs ». Elle doit disparaitre bientôt dans la communauté de communes qui elle-même doit disparaitre dans la communauté de commune de communautés de communes…La réforme des collectivités territoriales nous annonce au delà des péroraisons administratives que votre maire que pourtant vous reconnaissez comme l’Homme politique le plus utile va devoir progressivement céder ses compétences et la gestion des subventions à un « conseiller territorial » élu au suffrage universel. L’autorité de ce mandat de maire qui est le plus légitime et le plus ancien, va se dissoudre dans un ensemble dont les dimensions échapperont à l’administré. Les petites communes  vont disparaître comme les petites entreprises. Aux petites communes on retire les subsides .Pour les petites entreprises on procède par étouffement:  de nouvelles règles sanitaires européennes sont imposées aux centaines de petits commerces qui disparaissent au profit des plus gros,seuls capables d’assumer ces dépenses.  Bravo ! Nous sommes  pris au piège dans un de ces sacs poubelle avec  lien glissant. Une des extrémités de ce lien est l’Etat omnipotent, l’autre la finance sans retenue. Sortons, avant que l’orifice ne le permette plus !

 

Alors que les problèmes environnementaux, sociaux, économiques et financiers trouveraient un début de solution dans la seule  volonté politique de penser plus « petit », de relocaliser le travail, de sédentariser les personnes et de rééquilibrer les populations entre ville et campagne, nous persistons dans le toujours « plus ». Mais qui aurait intérêt à ce que nous soyons moins concentrés donc plus libre et clair voyant, moins consommateur donc plus disponible pour nos familles et pour nous même? Ni notre Etat hyper centralisateur ni la finance internationale désinhibée. 

Les grands financiers contribuent à cette centralisation grâce à une union des plus naturelles entre jacobinisme et course au profit débridée. Nos entreprises, prisonnières d’une course à la productivité,accablées de charges insoutenables, disparaissent ou sont achetées par des groupes financiers qui s’empressent  de les délocaliser vers les métropoles et les pays à main d’œuvre bon marché. Il ne restera bientôt dans nos provinces qu’un reliquat d’industrie…dont nos communes, comme par hasard, ne touche même plus la taxe professionnelle !

 

Les postes, les tribunaux, les hôpitaux, les écoles dans la foulée des entreprises agricoles, manufacturières, artisanales quittent nos provinces pour les grands centres urbains.

Eh, oui, messieurs de l’administration et du tertiaire, c’est votre tour. Depuis 40 ans, vous prenez pour des arriérés ceux qui défendent leur petite entreprise provinciale. Aujourd’hui vous n’avez plus de raison d’être là où vous avez collaboré à laisser pousser un désert économique et social ! Vous avez aussi oublié que nous, petits exploitants, artisans, commerçants nous faisions vivre notre riche service public et notre riche secteur tertiaire, riches de ce que nous étions ! 

 

Complice, l’hyper-Etat et la finance internationale tuent « la poule aux œufs d’or »…

Centraliser et délocaliser sont les maitres mots  du pacte  entre état jacobin et finance outrancière. Ce pacte déguisé en développement durable nous promet désertification et sous- développement. Démasquons-le !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2 réponses à Retour au réel Centralisez, centralisez…il ne restera rien

  1. Anne Brassie dit :

    Il nous faut apprécier l’exactitude des propos de cette chronique de retour au réél de Stephanie Prevot.Ce matin un article du Figaro économique cite les propos de D Strauss Kahn,membre du parti socialiste ,directeur du FMI et candidat à la présidentielle : « Il est temps de créér un terrain de jeu uniforme pour tous les travailleurs européens,spécialement en ce qui concerne la taxation du travail, les avantages sociaux et leurs transferts, ainsi que la législation de protection de l’emploi. » Le grand socialiste propose de centraliser encore davantage depuis Bruxelles comme si cette administration n’avait pas déjà fait assez de dégâts.
    Anne Brassié

  2. Cette chronique de Retour au réel, est malheureusement bien réelle. Mais elle a l’intérêt incontestable de présenter, non des solutions toutes faites, mais des pistes de réflexion à usage de chaque lecteur encore libre. Problème fondamental : n’est-il pas trop tard ? Et les voix qui s’élèvent, dans différents domaines, peuvent-elles réellement toucher un peuple qui va vers l’esclavage en braillant de plaisir aux émissions de « télé-réalité « , autres loteries déguisées et machines à décerveler … et qui vote ?

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