Retour au réel : N’oubliez pas la terre, elle vous nourrit. Stephanie Prévot

Qui va nous nourir, nous mêmes et les peuples de la Méditerranée? Les fonctionnaires de Bercy? Ceux de Bruxelles, ceux de New York ,au FMI ? A moins que l’on assaisonne le papier monnaie à la sauce vinaigrette ce sera toujours eux, les paysans, seigneurs et serviteurs de cette terre qui rempliront ce rôle nourricier  primordial. Tout le reste est littérature!

Alors est ce bien normal qu’ils ne puissent vivre de leur travail, qu’ils doivent accepter des salaires de misère et des subventions, obéir à des réglements, se soumettre à des règles sanitaires qui les rendent inaptes à la compétition? Les vaches d’Argentine, les moutons de Nouvelle Zélande ne sont pas soumis aux mêmes contrôles qu’en France. Et pourtant on les retrouve sur les rayons des supermarchés, dans les restaurants , dans les cantines scolaires et professionnelles. Les viandes arrivent d’outre Atlantiques traitées au chlore et personne n’inspecte ce niveau de chlore. Aucun contrôle sanitaire ne vient tester d’éventuels dangers pour notre santé. La bataille est donc inégale.

Ajoutons les taxes foncières qui vont galopantes, les charges de toutes sortes, la main de fer des grands distributeurs qui n’obéissent qu’à une seule loi, acheter le moins cher possible pour augmenter  le plus possible leur marge, l’incitation obsédante des banques à l’endettement toujours plus grand des jeunes exploitants pour acheter du matériel toujours plus gros même s’il est inadapté, des méthodes toujours nouvelles même si elles sont dangereuses et privent le paysan de son autonomie à l’égard des grands groupes pétrochimiques.

En un mot un agriculteur, il y a trente ans, faisait vivre toute sa famille dans le Charolais. Aujourd’hui 100 hectares ne suffisent plus et la femme doit travailler en ville.

S’il y a une une aventure à vivre aujourd’hui c’est la reconquête de nos terres et de notre autonomie alimentaire.

Ainsi nos traditions perdureront et nous pourrons bâtir un avenir .

Rendez vous dans la prochaine chronique  Retour au réel.

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