Rome, unique objet . Philippe Lejeune . L’Editeur.

Trésors en poche,  24 Février

Philippe Lejeune, Jésus chassant les marchands

*

Par un raccourci extraordinaire le titre dit tout. Philippe Lejeune, à l’inverse de Camille et de ses imprécations dans la pièce de Corneille, fait de Rome le centre de sa vie religieuse , de son art  et de sa sagesse. « Si on te demande  à quelle religion, lui avait dit sa mère, tu répondras: catholique romain. Je n’ai pas changé; il n’y a pas le choix. On a soin de confondre les religions monothéistes ce qui est habile et inexact: l’une est une réforme tardive,l’autre condamne à mort celui qui voit Dieu sauf à travers le voile du temple. Seule la troisième autorise à le voir,comme comme un homme. » Pour le grand peintre d’art sacré «  la figuration est en effet la condition même de la peinture, la règle du jeu sans quoi le noble art n’est qu’une bagarre. » Le peintre est chercheur d’or, prêtre de l’invisible, lien entre le Paradis perdu où tout était beau et notre triste terre . « Souvenir de l’Eden, la beauté est une trace du bonheur. La beauté , c’est le procédé de fabrication de la vie à la manière de Dieu. La langue de l’indicible. »

La peinture « est une liturgie de la beauté. Cette religion n’a pas de catéchisme puisqu’elle est en marche mais l’art ne fait pas l’économie de l’hypothèse de Dieu. »

L’art contemporain, pas le sien, celui qui se dit ainsi, en prend pour son grade et trouve sa cause dans le matérialisme : « Le matérialisme est iconoclaste parce qu’il sait que la figuration est un puissant moteur  de l’évangélisation, les paraboles sont des tableaux vivants. Les juifs craignaient justement les idoles, les athées craignent l’idole de l’Incarnation. Le néant n’est pas représentable. » « L’idée de rendre sacré est au coeur de l’homme et dépasse son pouvoir. Duchamp ne possède pas le pouvoir de dire: tu es urinoir et sur cet urinoir je bâtirai l’art contemporain. La seule victime que le peintre peut sacrifier, c’est l’esquisse qui deviendra le sang de l’offrande. »

« L’art donne aux choses  une autre existence . La vue de Tivoli ne dispense pas du voyage  mais ce que nous voyons serait moindre sans Corot. »

Ce livre vous lave de toutes les blessures que votre regard et votre âme ont subies .De toutes les stupidités entendues .Il vous ramène à l’essentiel,au beau, splendeur du bien. Il est tout petit et ne coûte que 14 euros….

Ce contenu a été publié dans Les émissions d'Anne Brassié, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *