L’avortement était interdit en Russie sous le régime tsariste. La peine capitale a été supprimée par Pierre le Grand mais il reste puni de la perte des droits civiques, de l’exil et des travaux forcés comme un « acte de meurtre prémédité ».
Le 18 novembre 1920, avec le consentement et l’approbation de Lénine, le Commissariat du peuple à la santé et le Commissariat du peuple à la justice légalise l’avortement. L’URSS, cet empire du Mal, est le premier État du monde moderne à autoriser ou à légaliser l’avortement.

L’une des principales défenseuses d’un nouveau modèle familial a été la révolutionnaire russe Alexandra Kollontaï. Elle fait la promotion d’un concept de la « nouvelle femme », libérée de l’oppression du mariage et de ses corvées, qui devaient, selon elle, être prises en charge par la société et l’État, dont l’éducation des enfants (y compris sexuelle).
Le décret de 1920 fait partie d’une série de mesures contre l’institution familiale, « soutien de l’édifice bourgeois ». L’exposé des motifs du décret affirme hypocritement que l’État soviétique lutte contre l’avortement, et que ce n’est que parce que la répression est inefficace qu’il est autorisé, pour protéger la santé des femmes. Le gouvernement communiste permet donc aux femmes soviétiques de supprimer dans leur ventre l’enfant à naître, gratuitement. Pourtant, s’il ne peut avoir lieu, en théorie, qu’à l’hôpital, en l’absence de moyens de nombreux avortements sont malgré tout pratiqués dans des conditions désastreuses en dehors d’un milieu médical…

« Chaque membre du komsomol peut et doit satisfaire ses besoins sexuels », « Chaque membre [féminine] du komsomol doit lui venir en renfort, faute de quoi elle est une bourgeoise ».