L éternel Iliade

Notre génération nourrie d’humanités grecques et latines ne peuvent penser à l’aurore sans  ses doigts de rose.

La nouvelle traduction de Philippe Brunet est pure merveille.Soyons honnête je ne peux la comparer à aucune autre, mes souvenirs sont lointains et jamais nous n’avons lu le texte dans son intégralité. Lagarde et Michard n’aimaient que les extraits. Mais lire ce prodigieux combat des hommes et des dieux sur les rives de Troie envoûte.La poésie des vers et la force des métaphores font comprendre aux élèves le miracle de l’écriture et du style :

« comme à l’embouchure d un fleuve nourri par l averse

gronde le flot profond qui s’approche, tandis que les rives

hautes résonnent sous le choc de la mer qui déferle

ainsi….

« Comme les peuples d’oiseaux, espèce nombreuse et volage

ou des oies , ou des grues, ou des cygnes au col qui s’étirent

dans la plaine d’Asias, le long des flots du Cystre

volent de toutes parts d’une aile forte et joyeuse,

puis, criaillant, se posent à terre, et la plaine résonne,

ainsi les peuples nombreux, quittant baraques et barques,

se répandaient dans les prés scamandriens :et la terre

retentissait bruyamment sous les pas des chevaux et des hommes. »
La colère d’Achille dont Agamemnon méprise la valeur, le combat des hommes et des dieux empoignent l’ âme et les leçons d’Homère demeurent sagesse pour notre temps :

« C’est un hors la loi sans foyer ni famille que l’homme qui désire la guerre intestine, une guerre glaciale. »

L Iliade Homère traduit par Philippe Brunet. éditions du Seuil.

L’édition en poche est sous presse.

Emission RC 15 mars

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