Trouvé sur le blog Benoît et moi
Giorgio Agamben : « Rien n’est plus dangereux qu’un menteur qui ne sait pas qu’il ment, car ses actions perdent tout contact avec la réalité. Vérité et mensonge, bonne et mauvaise foi se confondent dans son esprit jusqu’à devenir indiscernables ». « Une société qui perd toute conscience du seuil qui sépare le vrai du faux devient littéralement capable de tout, même de s’autodétruire ».
Sur le menteur qui ne sait pas qu’il ment
Giorgio Agamben
Quod libet
24 février 2023
« Staline et ses subordonnés mentent toujours, à tout moment, en toutes circonstances ; et parce qu’ils mentent toujours, ils ne savent même plus qu’ils mentent. Et quand tout le monde ment, plus personne ne ment ».
Je voudrais réfléchir à cette phrase de Boris Souvarine [1895-1984] tirée de son livre sur Staline, car elle nous concerne de près. Le mensonge des gouvernements, de leurs médias et de leurs collaborateurs a toujours existé, mais ce qui est décisif à mon avis, c’est la considération que Souvarine ajoute à son diagnostic : le mensonge peut atteindre un degré si extrême que les menteurs ne savent plus qu’ils mentent, et quand tout le monde ment, plus personne ne ment.
C’est ce que nous avons vécu et vivons encore ces trois dernières années, et c’est ce qui rend la situation actuelle en Italie [pas seulement !] non seulement grave et oppressante, mais telle qu’elle peut devenir incontrôlable et se terminer par un désastre sans précédent.