Vaches grasses et vaches maigres : déjà dans la Bible !
Les gourous de l’environnement veulent nous convaincre que les « changements climatiques » sont la faute de l’homme, occidental, de préférence, et par conséquent qu’il doit payer. Et pourtant, les catastrophes climatiques sont vieilles comme le monde, et Renato Farina nous fait une petite piqûre de rappel, entre érudition et ironie.
« Vaches grasses et vaches maigres ». Le changement climatique est même inscrit dans la Bible
Renato Farina
www.korazym.org
(Libero Quotidiano, 7 juin 2023)
Je ne me souvenais pas de ce verset de l’évangile. Il a été proposé dans la liturgie ambrosienne du 6 juin 2023, et il m’a fait bondir sur le banc. Je le souligne en italique :
En ce temps-là, […] Le Seigneur Jésus a dit : « Je vous le dis en vérité, il y avait beaucoup de veuves en Israël au temps d’Élie, lorsque les cieux furent fermés pendant trois ans et six mois et qu’il y eut une grande famine dans tout le pays ; mais Élie ne fut envoyé à aucune d’entre elles, si ce n’est à une veuve de Sarepta de Sidon » (Luc 4:25-26).
Je mets de côté le contexte et l’homélie du prêtre sur la veuve, je m’arrête au « ciel fermé ». Je suis frappé par le fait que le Nazaréen ne cherche pas les causes de cette calamité dans une faute des hommes qui serait suivie d’un châtiment divin (comme l’Ancien Testament le rapporte à propos du Déluge et d’autres catastrophes), mais qu’il observe simplement. Je cherche une confirmation de cette observation très non-anthropocentrique des phénomènes de la nature. Je trouve encore l’idée de l’indépendance de la nature et de son comportement entre les lignes de la parabole peut-être la plus belle et la plus célèbre, celle de l’enfant prodigue, également connue sous le nom de Miséricorde du Père. Le jeune homme est à l’étranger, il a dilapidé sa part d’héritage et est réduit à la pauvreté.
Lorsqu’il eut tout dépensé, une grande famine s’abattit sur ce pays et il commença à être dans le besoin.
Il n’est pas question que Jésus rende la dissipation du jeune homme responsable de ce désastre écologique, ni qu’il s’agisse d’un chantage de la part du Père pour l’inciter à retourner dans la maison familiale. Cela n’aurait rien à voir avec la tendresse que le Christ attribue au cœur de Dieu et que Rembrandt exprime dans le célèbre tableau exposé à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg.
Ce que j’ai exposé ne prétend pas être l’interprétation exégétique, authentique et certifiée du changement climatique. Je ne formule aucun dogme en tant que théologien amateur du climat. Je me contente de qualifier d’absurde la prétention de transformer en certitude chrétienne à inclure dans le Credo une hypothèse scientifique qui est partout. A savoir que l’homme tient la nature en laisse et la mène où il veut.
L’ennui, c’est que la panzana circule comme un principe non négociable dans les cours de rattrapage des paroisses et dans les explications de catéchisme pour la première communion.
Bon, arrêtons d’ériger en dogme des thèses attribuées à la prophétesse Greta Thunberg et reprises à leur compte par les multinationales qui, après avoir fait de la pollution de la nature un gigantesque business, nous obligent maintenant à changer nos frigos et à mettre au rebut nos Diesel en citant la Bible.
En lisant la Bible et les classiques grecs et latins (pour les classiques indiens et chinois, j’attends d’être éclairé), il est clair comme de l’eau de roche que les changements climatiques, même ceux qui sont ruineux et très peu en harmonie avec les aspirations humaines au bien-être, ont toujours existé. Il appartient à l’homme d’en prévenir les conséquences et d’en endiguer les effets à travers l’intelligence.
Rêve des sept vaches grasses et des sept vaches maigres, Basilique Saint-Marc, deuxième tympan de la coupole de Joseph, Venise.
Un cas préclassique est relaté dans le chapitre 41 de la Genèse. Pharaon rêve de sept vaches grasses et belles, et de sept vaches maigres et laides. Joseph, fils de Jacob, l’interprète. Joseph dit à Pharaon :
… Voici venir sept années au cours desquelles il y aura une grande abondance dans tout le pays d’Égypte. Puis sept années de famine succéderont à ces années ; toute l’abondance du pays d’Égypte sera oubliée, et la famine dévorera le pays. On oubliera qu’il y a eu abondance dans le pays à cause de la famine qui viendra ensuite, car elle sera très dure.
D’où le remède proposé par Joseph :
Que Pharaon pense maintenant à trouver un homme intelligent et sage et qu’il le mette à la tête du pays d’Égypte. Pharaon procédera aussi à l’établissement de fonctionnaires sur le pays, qui prélèveront un cinquième sur les produits du pays d’Égypte pendant les sept années d’abondance. Ils recueilleront toutes les provisions de ces bonnes années à venir, et, sous l’autorité de Pharaon, ils amasseront le grain et le stockeront dans les villes. Cette nourriture servira de réserve au pays pour les sept années de famine à venir dans le pays d’Égypte ; ainsi le pays ne sera pas détruit par la famine.
Il n’y avait pas d’hydrocarbures ni d’appareils produisant du gaz. Le remède de Joseph n’est pas la destruction de l’existence, une sorte de palingénésie mythologique telle que proposée par la caste des néo-prêtres du climat. Pas de magie ni de danse des pluies, en cela la culture judéo-chrétienne saute par-dessus les préjugés mystérieux des païens et des post-humanistes.
Le miracle de la pluie, colonne de Trajan
La colonne de Trajan sculpte le rituel magique importé à Rome par les Étrusques. Il s’agit du « rite de la pluie », célébré dans l’ancienne Urbe par les pontifes et les magistrats en tenue débraillée (expiatoire) avec leurs licteurs en faisceaux [fasci] inversés. Hérodote, Thucydide et Tite-Live parlent de terres brûlées, de sept années consécutives sans orage. Même les grands tragédiens comme Sophocle décrivent des paysages arides et desséchés.
Et en 1922, Thomas S. Eliot décrit les mêmes scénarios dans The Waste land, le terrain vague, stérile, usé, dépourvu de rosée.
Mais je dois me renseigner, peut-être qu’en 1922 les voitures diesel faisaient déjà fureur.
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