20 minutes pour la mort. Robert Brasillach. Un procès expédié.
Fascinant destin de Robert Brasillach : soixante cinq ans après sa mort , le poète n ‘est pas oublié. Les adversaires qui n’ont rien de fraternels comme il le rêvait continuent de sévir. Ses amis continuent de l’admirer. Les idéologies ne seraient elles pas complètement refroidies ? Ou refroidies, laisseraient elles la place à d’autres approches ?
L’avocat général, Philippe Bilger, consacre un livre à son procès expédié en effet. Mais il ne se pose pas la même question que nous. Si l’on en parle aujourd’hui c’est que le poète demeure infiniment plus grand que le combattant politique.
Tous les deux ou trois ans sort un livre sur Robert Brasillach . Les premiers d’entre eux , ceux de Jean Madiran et Pol Vandromm , rendaient un très bel hommage à l’écrivain et au poète. Puis en 87 sort une assez grosse biographie écrite par l’auteur de ces lignes .Scandale dans le paf, paysage audiovisuel français, scandale à Apostrophes,l’émission phare de Bernard Pivot: elle ne crache pas sur la tombe de Brasillach. Mauvaise éducation sans doute. Ecrire une biographie ne consiste pas à décerner de bons ou de mauvais points. Elle raconte la vie de ce jeune normalien brillantissime, fils d’officier tombé au combat au Maroc, engagé comme officier dans la guerre de 4O. Fait prisonnier , il revient à Paris, reprend sa place de rédacteur en chef de Je Suis Partout, poste confié par Pierre Gaxotte, fondateur en 1930, de l’hebdomadaire. Resté proche du journal jusqu’en 1939, ce dernier sera élu à l’Académie Française après la guerre. Les uns sont blancs les autres noirs ! Brasillach poursuit une oeuvre littéraire qui tient en 12 volumes, excusez du peu pour un homme mort à 35 ans, des romans, des pièces de théâtre, des critiques littéraires, des critiques cinématographiques, des poèmes etc etc …
Je suis partout était un hebdomadaire d’informations internationales dénonçant la corruption de certains républicains et l’immigration .Il s’oppose aussi radicalement au bolchévisme dont les goulags étaient connus comme la grande famine infligée aux paysans ukrainiens dans les années 30 pour en éliminer des millions. Les journalistes de Je Suis Partout prédisent la guerre , sonnent le tocsin, en vain et accusent les juifs de vouloir cette guerre. Quand l’Allemagne s’unit avec les soviétiques dans le pacte germano soviétique, surprise générale! En Allemagne les communistes russes ou allemands étaient jusqu’alors incarcérés . Puis les deux blocs se retrouvent ennemis comme naguère. Le mouvement anti fasciste est alors un mouvement communiste d’intellectuels pour lutter contre le fascisme dans la guerre civile espagnole , guerre dont il rédigera l’histoire avec Maurice Bardèche . Installer la révolution soviétique dans ce pays catholique, flinguer les prêtres et les religieuses, tuer les députés à la sortie du parlement comme Calvo Sotelo , bref faire ce que les soviétiques ont fait dans tous les pays d’Europe qu’ils ont occupés de façon sanglante, après 45, tel était le programme communiste et antifasciste. Brasillach le refusait. Et quelques autres avec lui , non des moindres . Quand l’Allemagne déferle sur la France il est de ceux qui soutiennent le Maréchal Pétain, accepte l’armistice et souhaite oeuvrer avec les allemands dans le but premier de faire rentrer deux millions de prisonniers.
Brasillach n’a jamais été hitlérien comme on le répète à l’envie , De Mein Kamft il écrit « j’ai rarement vu conneries plus plates et plus désolantes. » « Le fascisme, dit il ce n’est pas autre chose que l’union en faisceau de toutes les forces de la nation . » Définition espagnole sûrement, peu allemande . Mais il y eut des communismes à la russe, à la tchèque, à la française . Si la diversité est permise chez les rouges elle doit l’être en face .
Quand à la violence de ses écrits , elle ne diffère pas de celle de ses adversaires , Sartre et Aragon furent aussi violents. Mais leurs propos sont soigneusement oubliés. Brasillach n’a jamais approuvé les déportations juives et devant ses juges dira: « Je n’aime rien de ce qui est irraisonné et inhumain, et je n’ai approuvé ni sévices ni tortures, pas plus que je ne les approuverai contre les noirs en d’autres pays . »
Alors, direz vous, pourquoi cette accumulation de mensonges sur lui. Deux raisons principales, l’une psychologique ,certains intellectuels très engagés à gauche ne cessent de le fusiller à intervalles réguliers, il leur faut justifier leur engagement, montrer que la bête immonde c’était Brasillach et leurs modèles communistes, de petits saints. Une autre raison est politique. A la libération , apprenant l’arrestation de sa mère, Brasillach se rend à la police française. Son procès dure vingt minutes,les jurés sont communistes ou socialistes. Rien ne peut être retenu contre lui selon l’article 75 qui punit le crime d’intelligence avec l’ennemi.Phlippe Bilger le rappelle très bien . Les jurés ont à choisir entre l’acquittement ou la mort. L’extrémisme semble être bien du côté de l’accusateur. La mort l’emporta et la grâce demandée par les plus grands noms de la littérature française refusée par De Gaulle. Brasillach fut probablement tué sur ordre de l’ambassade soviétique à Paris qui savait que Brasillach vivant continuerait à témoigner de l’assassinat des 4500 officiers polonais à Katyn par les soviétiques, en 1940. Ce crime était imputé aux allemands et l’est resté pendant cinquant ans en URSS. Or Brasillach avait vu,en 41, les fosses de Katyn et il savait qui étaient les criminels et l’avait écrit. Les soviétiques n’ont jamais laissés vivants les témoins de leurs crimes.
L’histoire de l’uniforme allemand qu’aurait porté l’écrivain, cause du refus de la grâce de De Gaulle, s’appelle une diversion,une manipulation pour détourner l’attention. Vladimir Volkoff nous a enseigné cette technique de la désinformation. Merci à Monsieur Bilger de le rappeler : 20 minutes pour condamner à mort un poète c’est un peu court mais les révolutionnaires agissent toujours ainsi, Chenier , Lavoisier et bien d’autres innocents en ont été victimes.
Ecrire comme Philippe Bilger que « Robert Brasillach demeure un mort à manier avec précaution, un écrivain à aimer avec retenue et un journaliste politique à détester sans limite ni modération » c’est son choix mais pas celui de beaucoup d’autres, dont l’association des amis de Robert Brasillach. Il ne cite dans sa bibliographie aucun de ces livres qui ont étudié complètement sa vie et son oeuvre. Il ne choisit que des livres qui témoignent à charge. Curieux avocat qui n’écoute que l’accusation. Nos livres lui auraient appris les causes et les conséquences ,les enjeux du temps derrière la propagande contemporaine et que Brasillach a payé pour d’autres infiniment moins tendres. Thierry Maulnier de l’Académie Française qui fut l’ami intime de l’écrivain à l’Ecole Normale nous a laissé ce portrait : « Robert Brasillach n’entrait pas dans les avenues si volontiers fréquentés par les écrivains de son siècle, du refus, du sarcasme et du désespoir. Ecrivain du bonheur sensuel ou mystique de toutes les déchirantes douceurs qui nous conduisent au bord des larmes, il respirait dans le monde de Colette ou de Claudel non dans celui de Malraux ou de Kafka. »
Nous préférons ce portrait à celui de Philippe Bilger .C’est notre choix , encore une fois…Quand à la peine d’indignité nationale qu’il aurait voulu infliger à Brasillach, c’est le fusiller une seconde fois . Quelle violence, dans son fauteuil, soixante cinq ans plus tard! Le père de l’auteur, alsacien, a été condamné à 10 ans de prison à la libération, sans doute très injustement. Peut être un non dit implacable est il à l’origine de cette attitude implacable ?
En juillet 44 Brasillach écrit: « Le vainqueur rédige l’histoire mais le bourrage de crâne reste le bourrage de crâne quelque soit le résultat..L’issue n’empêche pas que ce qui avait été mensonge reste mensonge. »
Je pense que la violence de certaines réactions du poète qui n’était pas violent, tous les contemporains sont d’accord, vient de cette conscience du mensonge présent et à venir si bien perçu par l’écrivain. Cassandre ne fut pas écoutée. Elle mourut jeune, elle aussi.
Bibliographie
Robert Brasillach Jean Madiran .Nouvelles Editions Latines
Robert Brasillach Pol Vandromm .Seuil épuisé .
Robert Brasillach Philippe d’Hugues .Pardes
Robert Brasillach ou encore un instant de bonheur. Anne Brassié. ARB .disponible sur le site annebrassie.fr
Réédition de l’oeuvre de Robert Brasillach aux Editions Godefroy de Bouillon
–Notre avant guerre
–Comme le temps passe
–Les sept couleurs
–La Reine de Césarée
–Les poèmes de Fresnes
Aux Editions de la Reconquête
–Virgile
Association des Amis de Robert Brasillach
CP 37 63,1211 Genève 3 Suisse
Site internet : Brasillach.ch
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Bravo encore pour cette mise au point incisive et précise . Les poêmes de Fresnes dits par Pierre Fresnay sont toujours aussi émouvants. Évidemment, il est beaucoup mieux porté d’encenser Aragon et ses odes à Staline. Mais qui parmi ses détracteurs et ses juges a lu Brasillach ? Il suffit que ce fût un chien d’anti-communiste, avant de pouvoir être maintenant abaissé encore à la catégorie des sous-chiens !
Quant à Philippe Bilger, il fait partie de la nomenclature française, bien imprégné de philosophie républicaine et démocratique, il se doit de rester très convenable (il paraît que l’on dit en français « Korrekt ») et s’il prétend revoir (là aussi, on dit « revisiter » –pouah !) la littérature de Brasillach (il est bien de bon ton, aujourd’hui, d’admirer l’oeuvre de Céline), il ne peut être question de reconsidérer l’homme — combattant pendant la campagne de 40, et non déserteur comme Thorez — on risquerait trop d’être pris pour une vipère lubrique, un révisionniste !
Merci aussi pour ce blog bien construit, bon courage !
Une seule phrase après avoir écouté Bilger : « Mon pays me fait mal »… et je crains que ça continue.
Je vous remercie également pour cette mise au point. La vérité de l’homme, de cette époque et le talent littéraire de Brasillach sont effectivement à redécouvrir.
Votre blog, oh combien vivant !, est un enchantement. Merci !
Robert ils t’ont trahi les communistes français oui robert la France te fait mal et elle continue a le faire cependant on t’admire notre joyeux ami 🙂
lo que més m’agrada i lo més interessant en l’obra d’en Robert Brasillach és el seu amor de Catalunya omnipresent en la seva obra i el seu catalanisme politic. « fulgur »‘ un mite de l’independentisme català.