Un anti catholicisme menteur à souhait !

Via Benoît et moi, François au Canada : les excuses indues et l’affaire montée de toutes pièces des pensionnats indiens.

L’article de Roberto Mattei (un revenant dans mon blog !) qui suit, comme toujours érudit et bien documenté fait une synthèse exhaustive de la question, et il ne devrait rien y avoir à rajouter (cf. Nardi, Le Pape au Canada : ”pèlerinage pénitentiel” ou soumission à l’empire?). Il en ressort d’abord que si faute il y a eu à ce moment de la part des catholiques (qui agissaient avec les meilleures intention), les autochtones étaient loin d’être des agneaux, et s’étaient comportés dans le passé envers les missionnaires avec une cruauté qui ne peut que révulser (De Mattei n’hésite pas à parler de « sauvages », ce qui aujourd’hui n’est évidemment pas politiquement correct). Donc, on pourrait dire « égalité balle au centre ». Mais il y a plus – et pire : le Pape va, une fois de plus, battre sa coulpe sur la poitrine des autres, jugeant les faits d’autrefois, dans un contexte bien précis, avec les yeux d’aujourd’hui. Et SURTOUT, il n’y a aucune preuve tangible de la matérialité des faits en cause. A quel jeu joue le Pape ? Pourquoi est-il allé à Canossa, alors que rien (à ce qu’on sache) ne l’y obligeait ? Ignore-t-il les faits détaillés dans l’article qui suit ? Est-il sous influence ? Est-il obligé de faire ce qu’il fait, qui laissera forcément dans l’opinion publique des traces désastreuses pour l’Eglise, et irrécupérables, sans pour autant assainir la situation ?

Il est incroyable qu’une enquête préliminaire sur un prétendu charnier dans un verger ait pu conduire à une telle spirale d’affirmations approuvées par le gouvernement canadien et reprises par les médias du monde entier. …

Les exhumations n’ont pas encore commencé et aucune dépouille n’a été trouvée.

Un crime commis nécessite des preuves vérifiables, surtout si les accusés sont morts depuis longtemps.

A propos du mea culpa du pape François au Canada, Roberto de Mattei : www.corrispondenzaromana.it/a-proposito-del-mea-culpa-di-papa-francesco-in-canada/

L’Église catholique, fidèle au mandat de son divin Maître : « Allez dans le monde entier, prêchez l’Évangile à toute créature » (Mc 16, 15), a accompli depuis sa fondation une grande œuvre missionnaire, à travers laquelle elle a apporté au monde non seulement la foi mais aussi la civilisation, sanctifiant lieux, peuples, institutions et coutumes. Grâce à cette œuvre, l’Église a civilisé aussi les peuples des deux Amériques, qui étaient plongés dans le paganisme et la barbarie.

Au Canada, la première mission jésuite parmi les peuples iroquois, dirigée par le père Charles Lallemant (1587-1674), débarqua au Québec en 1625. Une nouvelle mission arriva en 1632, dirigée par le père Paul Le Jeune (1591-1664). Le père Jean de Brébeuf (1593-1649), revint en 1633 avec deux pères. De cabane en cabane, ils commencèrent à enseigner le catéchisme aux enfants et aux adultes. Mais certains sorciers convainquirent les Indiens que la présence des pères provoquait des sécheresses, des épidémies et toutes sortes de malheurs. Les Jésuites décidèrent alors de protéger les catéchumènes en les isolant dans des villages chrétiens. Le premier fut édifié à quatre miles de Québec. Il avait son fort, sa chapelle, ses maisons, son hôpital et la résidence des Pères.

Simultanément, des volontaires s’offraient pour convertir les Indiens : Sainte Marie de l’Incarnation Guyart Martin (1599-1672), une Ursuline de Tours, qui avait fondé avec deux autres religieuses un pensionnat à Québec pour l’instruction des enfants indiens ; Madame Marie-Madeleine de la Peltrie (1603-1671), une veuve française, qui avait créé avec quelques sœurs hospitalières de Dieppe un hôpital, également à Québec ; les membres de la Société de Notre-Dame qui, aidés par le prêtre sulpicien Jean-Jacques Olier (1608-1657) et la Compagnie du Saint-Sacrement, construisirent en 1642 Ville Marie, dont allait naître Montréal.

Les Indiens Iroquois, néanmoins, se montrèrent farouchement hostiles. Ils avaient horriblement mutilé le père Isaac Jogues (1607-1646) et son coadjuteur René Goupil (1608-1642), versant sur eux des charbons ardents. En mars 1649, les Iroquois martyrisèrent les Pères de Brébeuf et Gabriel Lallemant (1610-1649). Le père Brébeuf fut transpercé de tiges chauffées au rouge et les Iroquois lui arrachèrent des lambeaux de chair qu’ils dévorèrent sous ses yeux. Alors que le martyr continuait à louer Dieu, ils lui arrachèrent les lèvres et la langue et lui enfoncèrent des braises brûlantes dans la gorge. Le père Lallemant fut torturé immédiatement après avec encore plus de férocité. Ensuite, un sauvage lui fracassa la tête avec une hache et lui arracha le cœur, buvant son sang, pour assimiler sa force et son courage. Une autre vague de haine fit deux nouveaux martyrs en décembre, les pères Charles Garnier (1605-1649) et Noël Chabanel (1613-1649). Les huit missionnaires jésuites, connus sous le nom de « martyrs canadiens », furent proclamés bienheureux par le pape Benoît XV en 1925 et canonisés par le pape Pie XI en 1930.

Ces épisodes font partie de la mémoire historique du Canada et ne peuvent pas être oubliés. Le pape François, en tant que jésuite, devrait connaître cette épopée, racontée, entre autres, par son confrère le père Celestino Testore, dans son livre I santi martiri canadesi , paru en 1941 et réédité en Italie en 2007.

Mais surtout, le Saint-Père aurait dû traiter avec plus de prudence l’« affaire » de la découverte présumée de fosses communes dans les ‘Indian residential schools [pensionnats indiens, ndt] du Canada, un réseau d’internats pour les autochtones canadiens fondé par le gouvernement et confié principalement à l’Église catholique, mais aussi en partie à l’Église anglicane du Canada (30 %), avec l’idée d’intégrer les jeunes à la culture du pays, conformément au Gradual Civilization Act approuvé par le Parlement canadien en 1857. Ces dernières décennies, pourtant, l’Église catholique a été accusée de participer à un plan d’extermination culturelle des peuples autochtones, dont les jeunes étaient enlevés à leurs familles, endoctrinés et parfois soumis à des abus [doit-on comprendre : sévices sexuels ?], afin d’être « assimilés » par la culture dominante. En juin 2008, le gouvernement canadien, sur des positions « indigénistes », a présenté des excuses officielles aux peuples autochtones et a créé une « Commission de vérité et réconciliation » (CVR) [en français dans le texte] pour les pensionnats indiens.

Les chercheurs de la Commission, malgré les 71 millions de dollars reçus, ont travaillé pendant sept ans, sans trouver le temps de consulter les archives des Oblats de Marie Immaculée, l’ordre religieux qui, à la fin du XIXe siècle, commença à gérer des pensionnats. Se basant au contraire sur ces mêmes archives, l’historien Henri Goulet, dans son Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec. Le rôle déterminant des pères oblats (2016) a montré que les Oblats étaient les seuls défenseurs de la langue et du mode de vie traditionnels des Indiens du Canada, contrairement au gouvernement et à l’église anglicane qui insistaient sur une intégration qui déracinait les autochtones de leurs origines.

Cette ligne historiographique trouve une confirmation dans les travaux de l’un des principaux spécialistes internationaux de l’histoire religieuse du Canada, le professeur Luca Codignola Bo, de l’Université de Gênes.

Entre-temps, de l’accusation de « génocide culturel », on est passé à celle de « génocide physique ». En mai 2021, la jeune anthropologue Sarah Beaulieu, après avoir analysé avec un géoradar le terrain près de l’ancien pensionnat de Kamloops, a lancé l’hypothèse de l’existence d’un charnier, alors qu’elle n’avait même pas fait de fouilles. Les affirmations de l’anthropologue, popularisées par les grands médias et cautionnées par le Premier ministre Justin Trudeau, se sont transformées en différents récits, dont certains affirment que des « centaines d’enfants » auraient été « tués » et « secrètement enterrés » dans des « fosses communes » ou dans des tumulus irréguliers sur les terrains des « écoles catholiques » de « tout le Canada ».

Cette nouvelle est tout simplement infondée, puisque aucun corps n’a jamais été exhumé, comme Vik van Brantegem l’a déjà documenté le 22 février 2022 sur son blog Korazym.org. Le 1er avril 2022, est parue sur le blog de l’UCCR [Union of Catholic Christian Rationalists] une interview approfondie de l’historien Jacques Rouillard, professeur émérite de la Faculté d’histoire de l’Université de Montréal, qui dément catégoriquement le génocide culturel et physique des autochtones canadiens, niant l’existence de fosses communes dans les pensionnats. Il est convaincu que derrière tout cela, il y une tentative d’obtenir des millions de dommages et intérêts. Le 11 janvier, le professeur Rouillard a lui-même publié un long article dans le portail canadien Dorchester Review, dans lequel il affirme qu’aucun corps d’enfant n’a été retrouvé dans les présumés fosses communes, dans des sépultures clandestines ou dans toute autre forme de sépulture irrégulière à l’école de Kamloops. Derrière les pensionnats, il n’y avait que de simples cimetières, dans lesquels les élèves étaient enterrés, ainsi que les membres de la communauté locale et les missionnaires eux-mêmes. Selon les documents présentés par Rouillard, 51 enfants y sont morts entre 1915 et 1964. Dans le cas de 35 d’entre eux, des documents ont été trouvés prouvant la cause du décès, principalement des maladies et dans certains cas des accidents. Un nouvel article du professeur Tom Flanagan et du magistrat Brian Gesbrecht, publié le 1er mars 2022 dans la Dorchester Review sous le titre The False Narrative of the Residental Schools Burials, rappelle qu’il n’existe aucune trace d’un seul élève tué au cours des 113 ans d’histoire des pensionnats catholiques. Selon les mêmes données fournies par la Commission de vérité et réconciliation (CVR), le taux de mortalité des jeunes fréquentant les pensionnats était autour de 4 décès par an pour 1 000 jeunes et la cause principale était la tuberculose et la grippe. Il semble que les fouilles de Kamloops aient finalement été autorisées, mais, comme le dit le professeur Rouillard, il aurait été préférable qu’elles aient lieu l’automne dernier, afin que la vérité soit connue et que le pape François ne vienne pas s’excuser sur la base de suppositions non prouvées. Voici ce que dit l’universitaire canadien :

Il est incroyable qu’une enquête préliminaire sur un prétendu charnier dans un verger ait pu conduire à une telle spirale d’affirmations approuvées par le gouvernement canadien et reprises par les médias du monde entier. Il ne s’agit pas d’un conflit entre histoire, et histoire orale autochtone, mais entre cette dernière et le bon sens. Il faut des preuves tangibles avant que les accusations portées contre les Oblats et les Sœurs de Sainte-Anne puissent entrer dans l’histoire. Les exhumations n’ont pas encore commencé et aucune dépouille n’a été trouvée. Un crime commis nécessite des preuves vérifiables, surtout si les accusés sont morts depuis longtemps. Il est donc important que les fouilles aient lieu le plus rapidement possible, afin que la vérité l’emporte sur les fantasmes et les émotions. Sur la voie de la réconciliation, le meilleur moyen n’est-il pas de rechercher et de dire toute la vérité plutôt que de créer des mythes sensationnels ?

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