Chroniques sous Benoît XVI, Jean Madiran
Qu’est ce qu’un éditorialiste ? Celui qui saisit l’idée dans l’évènement et l’exprime clairement, jour après jour. Ces chroniques sous Benoît XVI sont à l’image de toute l’oeuvre de Jean Madiran, lucides, sans concession mais pleines d’espoir et de charité. Celui qui réclame sans se lasser depuis le concile dans la grande revue qu’il a fondée Itinéraires puis dans le quotidien Présent : « Rendez nous l’Ecriture, le Catéchisme et la Messe » commente chaque événement du règne de Benoit XVI et nous fait comprendre son importance. Il a le ton, l’ardeur et l’humour d’un autre combattant, Charles Péguy, qui avait déjà vu le risque couru par notre Eglise: « Il y a des gros malins qui veulent faire avancer le christianisme; qui veulent le perfectionner. C’est comme s ‘ils voulaient perfectionner le nord, la direction du nord. Ah les gros malins ! Le nord est naturellement fixe; le christianisme est naturellement et surnaturellement fixe. Ainsi les points fixes ont été donnés une fois pour toutes dans le monde naturel et dans le monde surnaturel. Et tout le travail, tout l’effort est ensuite de les garder; de les tenir. Loin de les améliorer au contraire. »
Vous ne sortirez pas indemme de ce livre.Jean Madiran en a converti plus d’un. Les autres suivent leur capitaine ,bien heureux de l’avoir trouvé en ces temps de tempête. Ceux qui hésitent encore, Jean Madiran leur rappelle l’histoire des trois grains : « Pour trois grains d’encens refusés, trois grains à brûler en l’honneur des dieux de la Cité, dans l’idolatrie du Panthéon romain, nos premiers pères dans la foi ont donné leur vie en témoignage plutôt que de rabaisser Jésus au rang d’une croyance parmi d’autres. Ce n’étaient pourtant que trois grains qui auraient pu paraître acceptables au prix d’une restriction mentale. Trois grains : beaucoup moins que le long encensement idolâtre des supposées valeurs de la Cité moderne; beaucoup moins que d’accepter la supériorité de la loi politique sur la loi d’un seul Dieu, le Dieu unique qui est père,Fils et Saint Esprit….Les mondanités opportunistes de nos évêques et de nos hommes politiques « catholiques » pourront peut être l’esquiver encore pendant quelque temps : tôt ou tard viendra le choc frontal .Il est inévitable entre l’Eglise et le monde de la démocratie moderne; entre l’Evangile et la prétendue suzeraineté d’une loi humaine idolâtre d’elle même. Pour le dire dans le pauvre langage politique actuel, cette prétendue suzeraineté est une prétention totalitaire. »
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ouvrage malgré le haut niveau des thèmes abordés qui se lit très facilement, se prend, se reprend, et nous apprend plein de choses sur l’Église, la politique, la vie, et nous fait « réfléchir avec intelligence, honnête et conviction », quelque chose de bien rare aujourd’hui. LIVRE INDISPENSABLE donc à tout honnête homme dans le sens classique du terme.