Deux bons films sur la vie après la mort du conjoint

 

Deux bons films traitent aujourd’hui de la douleur de celui qui reste seul à la mort de l’épouse : Tous les soleils de Philippe Claudel et La nostra vita de Daniele Luchetti. L’un est français , l’autre italien . Si le sujet est le même : le nécessaire retour à la vie, la manière de le traiter est radicalement différente. Le film de Claudel est esthétique, les photos de Strasbourg sont une merveille, la banlieue italienne, elle, est sinistre. Dans le film français la mort est explicitée, revient dans les conversations avec l’enfant. Dans le film italien, le père et ses deux enfants taisent le sujet . Le héros de Claudel, un professeur de musique italien danse la tarentelle pour ses élèves, celui de Luchetti travaille dans le bâtiment et affronte la réalité , la malhonnêteté. La politique est source d’humour dans le film français, le frère reste cloîtré chez lui tant que Berlusconi n’a pas « dégagé » 

Le maçon italien affronte les  immigrés qui travaillent sur son chantier , les aide puis les engueule .C’est du lourd assez politiquement incorrect. Un cadavre de clandestin roumain reste enterré au fond d’une cage d’ascenseur. Le réalisme n’a jamais fait peur aux cinéastes italiens .

Les deux films se rejoignent :la famille est essentielle pour tenir et les femmes pour élever leurs enfants .

La dimension religieuse manque aux deux films . Pas d’avenir dans la  résurrection. 

On pleure donc abondamment dans les deux .Mais les deux sont à voir .

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1 réponse à Deux bons films sur la vie après la mort du conjoint

  1. c dit :

    « La nostra vita » est un très bon film qui montre bien l’Italie d’aujourd’hui, malgré des petites invraisemblances (ou arrangements) de scénario pour permettre au réalisateur d’aborder de nombreux sujets autour du drame initial de la mort d’une maman en couche dans une famille qui peut faire quelque peu atypique aujourd’hui car le jeune couple très uni attend son troisième enfant.
    Très bonne présentation du monde véreux du bâtiment autour du héros, contre-maître sur un chantier au départ de l’histoire (et cela peut nous éclairer sur beaucoup de choses y compris en France), et de l’emploi des travailleurs clandestins ou de type maffieux (sans protection sociale, sans respect des horaires, sans impôts et tout billet en cash!). Bonne présentation de l’Italie d’aujourd’hui où les populations étrangères sont de plus en plus nombreux (ex-prostituée sénégalaise qui fait sa vie avec un Italien invalide ayant travaillé au noir et qui sans pension vit de + ou – « petits » trafics, moitié maquereau moitié revendeur de drogues , une Roumaine tenant une petit restaurant sur une plage, etc).
    Dommage que le film ait été un peu tourné version téléfilm et qu’il y ait le « petit 1/4 syndical de scènes de Q ». qui n’apporte rien.
    Tous les acteurs sont excellents chacun dans leur genre.
    Certes l’accompagnement du deuil n’est pas fait avec un Padre comme au bon vieux temps (et la scène de la cérémonie religieuse n’est pas extraordinaire, mais au moins il y a un curé présent!). L’on sent néanmoins que le déclic n’est pas loin.
    Bref un film comme seul les Italiens savent faire, entre peinture de moeurs, tendresse , burlesque, drame et romanesque, et qu’il faut aller voir sans aucun doute.

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