Vous croyez connaître Maxence Caron par ses Chroniques Inactuelles. Il n’en est rien, l’homme est très vaste, ensemble philosophe et musicien. De philosophie il parlera plus tard. Évoquons aujourd’hui les dons de l’écrivain pour la musique. Pianiste confirmé, sa passion pour Bach lui a dicté un livre passionnant sur la dernière œuvre de Jean Sébastien Bach, la Messe en Si.
http://www.youtube.com/watch?v=U3vGoEnzS8E(Le Kyrie interprété par Karl Richter et le Münchener Bach Chor & Orchester)
Dès les prémices de sa réflexion sur l’art nous sentons que nous nous éloignons des bêtises contemporaines : « Pour Bach, l’art n’est pas d’abord l’expression de la Beauté, mais le dépôt de la Vérité. L’art n’exprime la Beauté que parce que cette dernière est le résultat de la présence de la Vérité dans le créé. » L’art est sacré, il nous relie à Dieu, a déclaré l’auteur à Radio Courtoisie .
Œuvre non commandée, œuvre écrite avec ses dernières forces avant de devenir aveugle, la Messe en Si , est l’expression musicale de la foi catholique de Bach qui peut enfin s’affirmer catholique après avoir écrit tant de chants luthériens travaillant en pays luthérien, pour des princes luthériens. La glorieuse musique sur le verset du Credo « Et in unam sanctam catholicam ecclesiam » en est la preuve. Cette Église, écrit Maxence Caron est « une et sainte, ce que le luthéranisme vient de contester avec brutalité et ce que nous voyons ici Bach affirmer avec une force insoupçonnée. L’Église est une : elle a un chef, le Christ, sommet du Corps, mais pour fixer l’unité terrestre elle doit avoir un unique pasteur, le Pape, Papauté dont le Christ a voulu donner l’apostolat à saint Pierre. Le luthéranisme proclame haut que l’unique chef de l’Église est le Christ – un chef qu’ils n’écoutent pas beaucoup car, de ce fait, qu’en est il de la parole de Jésus à saint Pierre , de la charge à ce dernier conféré – et se sursatisfait visiblement à l’idée que l’unité ne soit que céleste, car la démultiplication des églises réformées, des courants subjectifs et des sectes que la Réforme provoque en toute absence de scrupules malgré la prière sans ambiguïté du Christ dans l’Évangile selon Saint Jean – ut unum sint – … cette diversification dans l’indéfini va à l’encontre de tous les principes de l’ Évangile. Pas de charité sans unité … Il est bien inutile d’abolir les Sacrements et de les remplacer par le principe « Sola Scriptura » si c’est pour si mal lire les Écritures et y voir des cercles quand elles exposent des figures rectangles… Ainsi la sainteté de l’Église est incontestable il ne faut pas confondre l’Église et les hommes d’Église qui, comme tout homme, sont faillibles. L’Église ne dépend pas dogmatiquement des hommes, ce pourquoi son langage ex cathedra est infaillible, et il est un fait que s’il s’est approfondi , il n’a cependant jamais changé, car, s’il y a bien une réalité qui ne change pas, c’est bien la Vérité. Ridicule celui qui prétend appartenir à une instance de Vérité et qui professe la nécessité du changement. Il est un domaine où il n’y a que les imbéciles qui changent d’avis, celui de la Vérité. » On voit que notre philosophe musicien sait aussi manier l’épée et toucher tous les petits réformateurs qui se transforment en autant de petits papes qu’il y a de clochers en France !
http://www.youtube.com/watch?v=iSEA0q4IRYM
(Extrait du Credo de la Messe en si : de « Et resurrexit tertia die » à « Et unam, sanctam, catholicam, et apostolicam Ecclesiam. »)