Propos de BENOIT XVI sur le Pouvoir de la Finance et des Mass-Medias
Le jour même de la mort de Benoît XVI, François Asselineau de l’UPR écrivait sur son fil Twitter :
« Le “coup de grâce” fut porté à Benoît XVI lorsque les USA coupèrent l’accès de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) du Vatican au système international de paiements SWIFT.
Le motif allégué fut que l’IOR contribuait à des opérations de blanchiment d’argent sale.»
« Cette exclusion du système SWIFT dura du 1 janvier au 11 février 2013, jour où Benoît XVI stupéfia la planète en annonçant soudain sa renonciation. Comme par enchantement, le Vatican eut de nouveau accès au système SWIFT -indispensable pour fonctionner- dans l’heure qui suivit. »
Peu sont ceux, en France, qui ont eu vent qu’un an exactement avant la démission du Pape Benoit XVI, le journal Il Fatto Quotidiano du 10 février 2012 rapporte que le Pape Benoît XVI aurait fait objet de menaces de mort précises. En effet, en novembre 2011, l’Archevêque de Palerme d’alors, Paolo Romeo, aurait lors d’un voyage en Chine, affirmé crânement à des interlocuteurs atterrés que Benoît XVI n’avait qu’un an à vivre car il serait assurément assassiné.
Quelques jours après les révélations du Fatto Quotidiano, soit le 15 février 2012, un discours prononcé par le Pape Benoît XVI devant 190 séminaristes à Rome – sans consulter de notes écrites – peut encore aider « ceux de peu de foi » d’y voir clair.
«NE SUCCOMBEZ PAS AU POUVOIR DES MASS-MEDIA ET DE LA FINANCE »
Pour les séminaristes, Benoît XVI commente l’épître de saint Paul aux Romains (12, 1-6) : « Frères, je vous exhorte pour la miséricorde de Dieu à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, qui sera là votre culte spirituel. Ne vous conformez pas à ce monde, mais laissez vous transformer par le renouvellement de votre façon de penser, afin de discerner la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable à lui, et parfait ».
Et le Pape de poursuivre : « Ne vous conformez pas à ce monde, mais laissez-vous transformer, renouvelant votre façon de penser ».
« Il y a un non-conformisme du chrétien qui ne se laisse pas conformer. Cela ne signifie pas que nous voulons fuir monde, que nous ne sommes pas intéressés par le monde ; au contraire, nous voulons nous transformer nous-mêmes et nous laisser transformer, transformant ainsi le monde.
« Et nous devons garder à l’esprit que dans le Nouveau Testament, en particulier dans l’Evangile de saint Jean, le mot « monde » a deux significations, et indique donc le problème et la réalité dont il s’agit. D’une part, le « monde » créé par Dieu, aimé de Dieu, au point de se donner lui-même et son Fils pour ce monde ; le monde est une créature de Dieu, Dieu l’aime et veut se donner lui-même afin qu’il soit réellement création et réponse à son amour. « Mais il y a aussi l’autre concept de « monde », kosmos houtos : le monde qui est dans le mal, qui se trouve dans le pouvoir du mal, qui reflète le péché originel.
« Nous voyons ce pouvoir du mal aujourd’hui, par exemple, dans deux grands pouvoirs, qui en eux-mêmes sont utiles et bons, mais qui sont facilement susceptibles d’abus : le pouvoir de la finance et le pouvoir des médias. Tous deux nécessaires, car ils peuvent être utiles, mais tellement susceptibles d’abus que, souvent, ils deviennent le contraire de leurs véritables intentions.
« Nous voyons comment le monde de la finance peut dominer l’homme, que ‘l’avoir’ et le ‘paraître’ dominent le monde et l’asservissent. Le monde de la finance ne représente plus un instrument pour favoriser le bien-être, pour favoriser la vie de l’homme, mais devient un pouvoir qui l’opprime, qui doit presque être adoré : « Mammon », la vraie fausse divinité qui domine le monde. Contre ce conformisme de la soumission à ce pouvoir, nous devons être non-conformistes : ce qui compte, ce n’est pas avoir, c’est d’être ! Ne nous soumettons pas à cela, utilisons-le comme un moyen, mais avec la liberté des enfants de Dieu.
« Et puis l’autre, le pouvoir de l’opinion publique.
« Certes, nous avons besoin d’informations, de connaissance de la réalité du monde, mais il peut être aussi un pouvoir de l’apparence ; à la fin, ce qui est dit est plus important que la réalité elle-même. Une apparence se superpose à la réalité, devient plus importante, et l’homme ne suit plus la vérité de son être, mais il veut surtout paraître, être conforme à ces réalités. Et contre cela aussi, il y a le non-conformisme chrétien : nous ne voulons pas être toujours « conformés », loués, nous voulons non pas l’apparence, mais la vérité, et cela nous donne la liberté, et la liberté vraiment chrétienne : la libération de ce besoin de plaire, de parler comme la masse pense que ce devrait être, et avoir la liberté de la vérité, et ainsi recréer le monde de telle sorte que personne ne soit opprimé par l’opinion, par l’apparence qui ne laisse plus émerger la réalité elle-même ; le monde virtuel devient plus réel, plus fort et on ne voit plus le monde réel de la création de Dieu. Le non-conformisme chrétien nous rachète, nous restitue à la vérité. Prions le Seigneur de nous aider à être des hommes libres dans ce non-conformisme qui n’est pas contre le monde, mais qui est l’amour vrai du monde. »
Le texte ci-dessus ne donne que des extraits de la Lectio.
Il s’agit d’une transcription et traduction publiée sur le blog Benoît et Moi.
Pour écouter la Lectio complet en italien c’est ici.
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