Il y a des films que je n’ai aucune envie de voir surtout quand un excellent critique qui , lui, va tout voir, nous le déconseille. Voici les critiques de Guilhem de Tarlé
Les Éblouis, un premier long-métrage français de Sarah Suco, avec Jean-Pierre Darroussin (le Berger), Eric Caravaca et Camille Cottin (Frédéric et Christine Lourmel, les parents) et Céleste Brunnquell (leur fille Camille).
Les Éblouis est un « film de fiction » selon les propres termes de la réalisatrice qui indique, néanmoins, qu’elle a vécu avec sa famille dans une communauté charismatique pendant dix ans, dont elle s’est enfuie à 18 ans. « Tout ce que je montre dans le film, précise-t-elle, a existé et de manière encore plus violente encore (…) le film est bien en deçà de la réalité (…) On estime entre 50 000 et 60 000 le nombre d’enfants victimes de dérives sectaires dans ce genre de communautés chaque année en France».
Ainsi, sous prétexte de dénoncer des « dérives sectaires » malheureusement certainement bien réelles – c’est le péché originel – Sarah Suco a réalisé un film pernicieux, une charge contre l’Église catholique, qui commence dans une paroisse de ville, avec un curé muni de son étole, à la fin d’une messe, serrant les mains à la porte de son église.
Puis on comprend que ce prêtre appartient à une communauté charismatique, comme il en existe tant depuis le Concile, où les fidèles se retrouvent pour prier et chanter avec les mains en l’air qui « dévissent les ampoules », comme le disent certains de mes enfants.
Progressivement cette communauté apparaît être une secte et le curé un gourou exerçant une emprise psychologique sur ses ouailles qu’il coupe de leur famille tout en récoltant leurs économies… Blasphémant l’image du « Bon Pasteur qui connaît (ses) brebis et (ses) brebis (le) connaissent », il organise notamment des réunions du pardon, avec des confessions publiques, en arrivant au milieu de fidèles en train de bêler pour accueillir leur « Berger ».
Enfin, bien évidemment, le film se termine lorsqu’on apprend qu’un petit garçon s’est fait violer…
Il n’est pas dans mes habitudes de dévoiler les scénarii dans mes commentaires « cinématographiques »… je le fais aujourd’hui car, tout en considérant qu’on a affaire à un « bon film », véritablement prenant, avec des acteurs excellents, je n’en pense pas moins que cette réalisation est à proscrire qui jette le bébé, l’Église, avec l’eau sale du bain de certains.
Cet amalgame est inacceptable, qui ferait l’objet d’une manifestation anti …phobie s’il concernait une autre religion ou une autre communauté.
Les communautés charismatiques ne se réduisent pas à des sectes et, en outre, L’Église ne se réduit pas à quelques communautés…
« Je crois en l’Église une, sainte, catholique et apostolique »… une Église sans péché… qui n’est malheureusement pas sans pécheur.
Le meilleur reste à venir,
un film français de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, avec Fabrice Luchini (Arthur Dreyfus), Patrick Bruel (César Montesiho), Zineb Triki (Randa), Jean-Marie Winling (Bernard Montesiho) et André Marcon (Bernard, le prêtre).
Le meilleur est à venir… Pour les réalisateurs, le meilleur est déjà ancien… c’était Le Prénom en 2012 !
Aujourd’hui le Meilleur est à la fin, ou plus exactement le seul bon est à la fin de ce très long-métrage (2H) avec le magnifique témoignage d’Arthur, au cimetière, et la jolie formule de Bécaud : Mais le monde sans toi, c’est petit.
C’est un film sur l’amitié, et l’amitié entre deux hommes que tout oppose. C’est aussi un film sur l’attitude à tenir face à la maladie… de l’autre.
Le sujet est intéressant, la réalisation aurait pu être magnifique… Elle est minable, terriblement longue et ennuyeuse dans laquelle ce malheureux Luchini sert de faire valoir à un Bruel particulièrement détestable, qui ne joue pas mais, fier de lui, il se pavane (le nom de César Montesiho a dû lui monter à la tête) : regardez-moi, moi Bruel, admirez-moi, c’est moi que vlà.!
Le meilleur, c’est donc au mot Fin, quand on quitte la salle… pour aller dîner entre amis ou en couple… et à ce sujet je n’évoque même pas la scène de propagande, le tribut payé au politiquement correct, même si en le formulant les réalisateurs se voient contraints de souligner l’aspect contre-nature de la chose.
Joyeuse retraite
Pour rire un peu suis allée voir ce film léger mais si vrai, avec d’excellents artistes, Thierry Lhermite et Michelle Laroque. Ne voulant pas être plumé par le fisc, un couple décide de filer au Portugal. Hélas quelques obstacles restent à franchir, une vieille mère, des enfants dans les séparations, des petits enfants à garder. Très bon dialogue notamment sur la rénovation des maisons et le changement de meubles impératif parce qu ils sont vieux , n’est ce pas !!
Une vie cachée
Un paysan autrichien vit heureux avec sa femme et ses filles. Enrôlé dans l’armée, il va refuser de prêter serment à Hitler et sera exécuté. Je révèle l’issue car ce film m’a semblé insoutenable. De splendides photos des montagnes autrichiennes, un amour conjugal merveilleux, des êtres pleins de foi et mettant en pratique cette foi. Le film dure presque 3 heures.
Encore un film que je n’irais pas voir
Notre Dame
Bien sûr la sortie de ce film tombe mal. Une comédie au moment où Notre Dame souffre mille douleurs, devient triste . Mais c’est le sujet lui même du film qui est hérissant au dernier degré. Une architecte remporte un concours pour construire sur le parvis de la cathédrale une aire de jeux. L’idée flotte dans l’air du temps: quoi laisser ces espaces vides, quel scandale ! La mairie de Chartres veut s’approprier le sien. Et bien non ces espaces ne sont pas vides, ils sont de tous temps le lieu où les chrétiens se réunissent pour leur départ en pèlerinage ou pour écouter des mystères , pièces de théâtre qui expliquaient au bon peuple la foi chrétienne. Ces parvis font partie de la cathédrale. Ils appartient donc à l’évêché. Point barre . Quand on pense que l’Hotel Dieu a été loué pour 90 ans et va devenir une galerie commerciale pour les marques les plus fastueuses….Quand on pense que l’Hotel Dieu soignait les pauvres de Paris….Non vraiment nous n’avons pas le coeur à rire.