Jean Madiran vient de recevoir le 8 Février le Prix Renaissance 2012. J’ai eu le grand honneur de présenter le lauréat , son oeuvre et le livre primé. Voici cet éloge rendu au maître.
« Au fond, tout a toujours très mal marché.
Jacques Bainville avait lu Salluste qui déjà constatait : « Reste-t-il une chose divine ou humaine qui n’ait été polluée ? Le peuple romain, hier encore maître du monde, a été dépouillé de son autorité, de sa gloire, de ses droits; privé des moyens de vivre, humilié, il n’a même plus, pour soutenir son existence, la nourriture des esclaves. » Ce n’est pas le grand historien Xavier Martin présent ce soir qui nous contredira. Mais la Rome politique morte ouvre la voie à l’avènement de la Rome chrétienne
Nous dirons donc tout a souvent mal marché quand Dieu a été banni de la terre mais il y a des instants de bonheur et cette soirée du Cercle Renaissance est l’un d’eux, car nous nous réunissons autour d’un maître, Jean Madiran, que notre cercle veut distinguer.
Ce cercle dont Michel de Rostolan est l’âme s’attache à faire renaître les valeurs culturelles, morales et spirituelles.
Ce fut Jean Madiran ,votre credo et le combat de toute votre vie.
Distinguer un maître: une attitude complêtement anachronique en 2012 comme chez Orwell en 1984 .Mais voilà nous appartenons à une société qui tient à ses rites .
Et quand tout va mal, que les turbulences succèdent aux tempêtes les hommes ont plus que jamais besoin d’un capitaine. 1
Vous êtes ce capitaine, Jean Madiran , votre oeuvre philosophique ,vos chroniques religieuses et politiques nous ont guidés au milieu des périls.
Chacun de vos livres est une réponse ,vous soulignez les haut fonds ou les rochers qui affleurent la surface de la mer , lesquels si le bateau ne les évite, le feront couler. J’ai eu 19 ans en un temps où les professeurs de Nanterre acceptaient de quitter l’estrade pour laisser parler des marionnettes ,où les philosophes étaient jetés dans une poubelle.,
.. Voir ses maîtres se déconsidérer est une souffrance que je ne souhaite à personne? Vous comprenez mieux ainsi l’onde de bonheur qui m’a submergée quand un véritable maître s’est présenté à mes yeux.
Né en 1920 vous bénéficiez d’une instruction philosophique et d’une éducation qui vous permettent de comprendre les conséquences des lois de 1905, de la condamnation de l’Action Française en 26, l’épuration politique et religieuse de 1945 et la victoire militaire du marxisme . Le catholique traditionnel devient ce pelé, ce galeux d’où venait tout leur mal. Proche de Charles Maurras , sa pensée arme la vôtre et son souffle de résistance fait naître le votre.
. A une époque où les idéologies imprègnent chaque seconde de notre vie vous rappelez l’ordre naturel. A une époque où le matérialisme s’abat sur le monde vous rappelez qu’il y a un ordre surnaturel. Et vous allez de l’un à l’autre ,inlassablement de livre, en livre de chronique en chronique .Vous démontrez combien cet ordre naturel naturel est nécessaire, qu’en le bafouant on risque gros et que cet ordre est éternel. La famille, la patrie,le respect du Créateur ne se bafouent pas impunément .La culture sans le culte est un déchet . Les expositions d’art contemporain et certaines pièces de théâtre sont la preuve de la justesse des propos d’Hermann Hesse. Merci monsieur l’abbé de Tanouarn .Or nous sommes abrutis de lois ,les fameux droits de l’homme sans Dieu, qui éradiquent l’ordre naturel. Même Philippe Bouvard s’en inquiète dans le Figaro Magazine : « La future famille française selon Saint François de Corrèze: deux hommes qui, au sortir de la mairie, iront à l’hôpital afin de débrancher la vieille mère. » Les lois sur l’avortement, le divorce, l’euthanasie etc etc pleuvent ,ce que vous appeler le TNC ,tout contre nature.
.Mais regardons comment dans l’Antiquité l’ordre naturel était respecté et prenons un exemple précis, celui des funérailles . Souvenons nous :dans l’Iliade les grecs honorent les morts
au combat aux pieds des murailles de Troie, et les enterrent ensemble , qu’ils soient grecs ou troyens .Des siècles plus tard le Général Franco fit de même et construisit une nécropole immense où tous les combattants de la guerre civile reposent ensemble, l’extraordinaire Valle de los Caidos. Une amnistie fut décrétée afin que l’esprit de vengeance s’éteigne. Que voulut faire la gauche espagnole ? Abroger cette loi de paix civile sans laquelle les peuples ne peuvent vivre ensemble et interdire la visite de cette nécropole où des milliers d’espagnols se rendent chaque année. Seuls les moines de l’abbaye construite par Franco, il y envoyait les membres de son gouvernement suivre les exercices de Saint Ignace chaque année…seuls ces moines résistèrent et exigèrent l’entrée libre pour la messe quotidienne de 11 heures. Des fonctionnaires vous interrogent donc à l’entrée pour savoir si vous allez bien à la messe. Les républicains et les athés sont bien obligés de répondre affirmativement. Sentiment de victoire du visiteur catholique et rappel que l’ordre naturel dépend de l’ordre surnaturel.
Autre exemple celui d’Antigone à qui des lois non écrites et immuables, réclament d’enterrer son frêre malgré la loi civile de Créon. Non, Monsieur Chirac, les lois civiles ne sont pas au dessus de la morale.
Rapprocher ces exemples permet de rappeler combien les rites mortuaires signent une civilisation et que nos pays occidentaux passent aujourd’hui loin derrière d’autres peuples que l’on dit primitifs mais qui sont infiniment plus respectueux de leurs morts. Eux ne seront jamais des barbares…Dernier exemple: des média qui se permettent de consacrer des heures entières à la mort d’un photographe en Syrie et traitent en 3 minutes celle de 4 soldats perdent le nord et notre estime à jamais.
Vous nous avez appris aussi ce qu’était l’ordre surnaturel et l’enseignement de l’Eglise. Dieu premier servi est la devise de Présent. Vous nous avez fait découvrir l’immense sagesse de nos papes et la profondeur de leurs encycliques. Sans vous, Saint Pie X et Pie XII me seraient restés inconnus . Ils ne sont vraiment plus à la mode . Si tous ceux qui sont chargés de l’éducation faisaient étudier l’Encyclique de Saint Pie X de 1907 Pascendi Dominici Gregis nous n’en serions pas là. Nos jeunes comprendraient pourquoi le mépris du passé et de la tradition est bêtise absolue, pourquoi l’adoration aveugle et irrationnelle du futur , la croyance au progrès fatal et continu, un danger.
J’avais un merveilleux père, médecin de son état dont les études étaient encore pétries d’humanités grecques et latines, qui me répétait sans cesse la même chose que ce pape. Mais il n’avait pas lu cet encyclique et son message passait difficilement d’autant plus que je subissais l’influence d’ un collège qui préféra nous faire lire Teilhard de Chardin plutôt que Saint Pie X . Heureusement j’avais la tête dure et une certaine incapacité à comprendre ce qui ne semblait pas naturel. Et la providence m’ a envoyé une seconde chance de comprendre en vous lisant.
La condamnation du modernisme de Saint Pie X n’est pas une condamnation de plus dans une longue liste d’interdits. Elle permet de prendre conscience de la révolution commencée en 89 et qui s’épanouit au 20 ème siècle, révolution dont le but est de substituer l’Homme à Dieu en faisant de l’homme la mesure de toutes choses,c’est à dire une bien petite mesure. Et cela à la ville comme à l’église. Ecoutons encore Saint Pie X le 25 Aout 1910
« La civilisation n’est plus à inventer ni la cité nouvelle à bâtir dans les nuées. Elle a été, elle est; c’est la civilisation chrétienne, c’est la cité catholique. Il ne s’agit que de l’instaurer et la restaurer sans cesse sur ses fondements naturels et divins contre les attaques toujours renaissantes de l’utopie malsaine, de la révolte et de l’impiété. »
Une autre encyclique ,celle de Pie XII Humani Generis en 1950 sous titré « De quelques opinions fausses qui menacent de ruiner les fondements mêmes de la doctrine catholique, » annonce toutes les dérives de Vatican II . Dans cette encyclique, Pie XII mettait en relief l’attitude que devait avoir le fidèle à l’égard de la vérité (philosophique et religieuse) :.. Dieu, Souveraine Vérité, a créé l’intelligence humaine et la dirige, il faut le dire, non point pour qu’elle puisse opposer chaque jour des nouveautés à ce qui est solidement acquis, mais pour que, ayant rejeté les erreurs qui se seraient insinuées en elle, elle élève progressivement le vrai sur le vrai selon l’ordre et la complexion même que nous discernons dans la nature des choses d’où nous tirons la vérité.
Il nous fallait un maître pour nous permettre d’accéder à ces textes .Vous avez été ce maître et nous vous remercions.
Monsieur l’abbé de Tanouarn qui nous fait l’honneur de sa présence, disait, la semaine passée, toute sa reconnaissance à votre personne à la fin de son émission à Radio Courtoisie .La plupart des jeunes prêtres de la Tradition vous ont lu avec soif et gratitude et vous ont remercié ainsi. . Brasillach puis La Varende m’ont conduite dans votre jardin des lettres mais je n’aurais sans doute jamais créé de salons du livre ni combattu pour le château de Versailles ni entamer une campagne invitant à fleurir les statues de Jeanne d’Arc à travers toute la France si je ne vous avais pas lu, jour après jour défendant le beau,le vrai et le bien.
Vous avez instruit mais vous avez aussi ramené des brebis à la foi . Un habitant de Haute Savoie à Monnetier sur le Salève m’avait confié combien il vous devait à vous qui l’ aviez remis sur le chemin de l’Eglise.
Ce combat vous l’avez mené contre le communisme car vous aviez très tôt compris que la grande affaire du siècle est politico religieuse, que le communisme athé veut s’imposer par la domination politique et faire disparaître tous ses opposants.
« Le communisme ,écrivez vous ,dispute au Christ les pauvres, les humbles , les pécheurs, pour lesquels Il est venu. » et « L ‘athéisme n ‘est pas un regrettable accident de la doctrine économique du marxisme: c’en est le coeur, et la clé. La conséquence est que l’homme est écrasé par la collectivité; il devient le rouage d’un mécanisme. » Et cela marche puisqu’on fait croire à chacun qu’il construit le paradis sur terre.
En citant les accords de Metz vous révélez la première collaboration que notre siècle ait connue, celle de l’Eglise et du communisme .Une église qui ne condamne pas cette idéologie est une église qui divague.
. En septembre 1962, à Metz, le cardinal Tisserant et Mgr Nicomède, représentant de l’Eglise orthodoxe russe, ont conclu un accord : les orthodoxes russes répondraient à l’invitation d’envoyer des observateurs au concile Vatican II qui devait s’ouvrir « à la condition de garanties en ce qui concerne l’attitude apolitique du concile ». Que signifie hypocritement et mensongèrement une attitude apolitique ? c’est le silence sur la perversion du système et donc l’enfouissement des encycliques passées.
Vous martelez qu’une organisation ecclésiale qui copie l’organisation communiste n’est pas celle de l’Evangile. Que les droits de l’homme sans Dieu non combattus par l’église entraînent des conséquences terribles. Et que l’orgueil de nos contemporains en ne s’agenouillant plus les conduit à des comportements que les grecs avaient jugés dangereux dès le récit d’Icare.
Les titres de livres sonnent comme des avertissements :
Ils ne savent pas ce qu’ils font
Ils ne savent pas ce qu’ils disent
On ne se moque pas de Dieu
La vieillesse du monde, essai sur le communisme
L’Hérésie du 20 ème siècle.
Les droits de l’homme sans Dieu
Quand il y a une éclipse
Vous trouvez encore le temps de nous inciter à la lecture de Saint Thomas d’Aquin, de Maurras et de Brasillach.
Vous créez votre belle revue Itinéraires en 56 où vous rejoignent les esprits libres du temps, Gustave Thibon, Henri Pourrat, Marcel de Corte, Gustave Corçao, Louis Salleron, Michel de Saint Pierre, Jacques Perret, Henri et André Charlier . Et vous lancez un cri d’alarme fin 1969. La messe traditionnelle est interdite dans les faits non dans les écrits mais la réalité s’impose. Vous réclamez alors depuis ce jour: « Rendez nous l’Ecriture, le catéchisme et la messe. Cela va exaspérer les évêques qui se prenant pour le pape condamnent la revue. A partir de ce moment vous êtes rayé des cadres. Vous n’existez plus. Votre nom n’est jamais cité..C’est la méthode communiste d’élimination .
Mais vous existez tant et si bien que vous créez un quotidien en 1982 avec Pierre Durand et Bernard Anthony., véritable organe de combat , appuyé par le Centre Henri et André Charlier et Chrétienté Solidarité.
Philosophe chrétien , vous ne vous êtes pas contenté de réfléchir sur les causes, les fins et les principes ; vous vous êtes astreint à ausculter, jour après jour, les maux qui affectent l’Église et la société, à dénoncer les défigurations subies par la nation française, l’imposture d’une laïcité devenue totalitaire, l’imprégnation marxiste de la pensée dominante, les dangers d’une expansion musulmane qui ne trouve guère devant elle que des volontaires pour la dhimmitude. Vous ne vous êtes pas réfugié dans une confortable tour d’ivoire : Vous avez pris plus que votre part des combats de votre temps Parce qu’il y avait péril en la demeure. Crise dans l’Église et dans la société.
Georges Paul Wagner dira finement que vous savez commenter les évènements de la veille et tenir la veille sur les évènements.
Pourquoi votre enseignement dans Itinéraires d’abord puis dans Présent fut il si efficace ? A cause de votre style. Michel de Jaeghere l’explique parfaitement :
« Virtuose de la langue française, Jean Madiran n’a pas son pareil pour décortiquer la déclaration imbécile d’un éditorialiste, d’un politicien, d’un évêque. Montrer les conséquences absurdes ou délétères des slogans convenus, des déclarations à l’emporte-pièce, des paresseuses habitudes de pensée de la modernité. Il les examine avec une méticulosité jubilatoire, se jouant de sa victime avec les délices d’un chat examinant sous tous les angles la souris qu’il vient de capturer. C’est souvent savoureux, parfois cruel, toujours libérateur. Jean Madiran défie sur son propre terrain la police de la pensée avec un humour digne de Beaumarchais. Il fait plus que cela. Dans le déluge du mensonge et de la médiocrité, on a le sentiment, à le lire, d’avoir le rare privilège d’être épaulé, soutenu, par un maître qui vous aide à voir, à réfléchir, à penser. La lueur fugitive d’un phare dans la nuit.. »
Votre insolence aussi réjouit le lecteur: « J’accepte de recevoir l’étiquette de droite uniquement parce qu’on me la donne, et que tout le monde a une peur comique d’accepter cette étiquette là;on me le donne et je la reçois, et je l’accepte et je la garde et même pour mieux la garder je m’assois dessus. »
Dans ce combat vous n’avez qu’un ennemi et il est en face. Dans les crises successives que connaissent toutes les familles vous ne voyez qu’un ennemi, et il est en face, le communiste et son esclave, le démocrate chrétien que le diable instrumente à plaisir pour mieux diviser mais jamais le frêre d’armes qui a posé un acte de guerre. Restaurer l’amitié française est votre seul but. Faire en sorte que les Français recommencent à s’aimer et cesse de se battre la coulpe pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.
Le livre distingué ce soir Une civilisation blessée au coeur, vous l’avez écrit à la demande de votre frêre d’arme, le père abbé fondadeur du monastère bénédictin du Barroux, Dom Gérard. Ce livre stigmatise la cause du drame contemporain: l’absence de piété filiale..Ne pas honorer ses morts, ses parents ni ses maîtres, telle est la faute suprême ,faute qui ne reste jamais sans conséquences. « Honore ton père et ta mère pour vivre longuement sur la terre « nous demande le Décalogue. » Jean Madiran est notre Platon : C’était il y a 25 siècles:
« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire leurs enfants,lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs parôles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter , lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au dessus d’eux l’autorité de rien et de personne alors, c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie. »
Le cas d’école choisi par le livre de Jean Madiran est l’Afrique et ses turbulences. Lénine,nous rappelez vous, non nous apprenez vous, parce que l’on ne l’avait jamais su ,avait clairement annoncé l’un des objectifs du communisme en vue d’abattre l’Occident : il fallait détacher les colonies de ses colonisateurs et les retourner contre lui. Ainsi sont nés tous les mouvements de libération laissant espérer des lendemains chantants .Lesquels ne sont pas arrivés. Le pape Pie XII avait prévenu dès 1955 :ce ne sont pas les colonisateurs qui ont abîmé l’Afrique. Ces derniers respectaient les structures claniques, la hiérarchie africaine et son respect absolu du vieillard qui dirigeait le village et maîtrisait la jeunesse. Il faut lire les Derniers rois mages de Paul del Perugia pour comprendre l’autorité ancienne des rois du Ruanda et l’harmonie qui en découlait pour les ruandais avant que les idées démocratiques tel un virus, viennent mettre à feu et à sang ces peuples. Pie XII recommande aux africains de reconnaître à l’Europe le mérite de leur avancement. »Sans cela ils pourraient être entraîné par un nationalisme aveugle dans un chaos sanglant. La prophétie était exacte
Même Mauriac ,l’anti colonial notoire, est obligé de reconnaître que si tous les Européens n’ont pas été aussi blancs qu’ils auraient du l’être « ils ont donné à bien des Noirs la révélation de la valeur absolue d’une seule âme. »
Les colonies , dîtes vous encore, qui se révoltent contre leurs pères ne peuvent jamais grandir et se développer de façon harmonieuse. La jeune Amérique qui, à l’exception de certaines élites, se croit tellement supérieur à la vieille Europe aurait intérêt à se remettre à son école, apprendre la mesure et la notion du bien commun concrètement plus utile que tous les slogans de la démocratie.
Quelle joie doit être la vôtre aujourd’hui puisque l’avenir vous donne raison. Vos analyses sont reprises au plus haut niveau de l’Eglise. Oui il faut analyser le Concile Vatican II à la lumière de la tradition. Non un concile pastorale n’a pas les mêmes effets qu’un concile dogmatique. Itinéraires voit le jour l’année de l’écrasement de la Hongrie par les soviétiques sans réaction de l’Occident. Aujourd’hui la Hongrie donne des leçons de christianisme à l’Europe en inscrivant Dieu dans sa constitution .L’Ecriture, le catéchisme et la messe n’ont été rendus qu’à un petit nombre …mais le Motu proprio a éclairci notre horizon .C’est le sujet de votre dernier livre paru Dialogues du pavillon bleu . Ne pavoisons pas il reste quelques points à régler comme ces derniers scandales: le curé de Saint Séverin vient de refuser la messe à la mémoire de Robert Brasillach, Maurice et Suzanne Bardèche ,le 6 février. Des paroissiens auraient manifesté leur refus…Refuser de dire une messe pour les morts, toujours le même signe de maladie grave de notre pays. Il y en a d’autres ,vous les connaissez. Bien des mensonges pourrissent la vie publique et l’esprit de la France parce que selon votre votre maître Maurras « Une erreur et un mensonge qu’on ne prend point la peine de démasquer acquièrent peu à peu l’autorité du vrai. »
Il vous avait dit: « Si vous êtes catholique ne le soyez pas à moitié. » Vous l’avez été pleinement à chaque seconde de votre vie.
Comme les premiers chrétiens vous ne cessez de briser les idoles de notre temps. Et cette activité semble vous réussir. Vous cheminez, le sourire aux lèvres, imperturbablement, l’esprit dur mais le coeur tendre , la main dans la main de la petite Espérance.
Péguy nous a prévenu : « La plus dangereuse invasion est l’invasion de la vie intérieure. » Vous l’avez défendue. Il dit aussi « Demander à Dieu la victoire sans se donner la peine de combattre je trouve que c’est mal élevé. » Vous avez été très bien élevé .Vous avez combattu ,beaucoup combattu, derrière vous se sont rangés des hommes d’armes comme des femmes et Dieu donnera la victoire .
Entrez cher Jean Madiran dans ce cercle des grands écrivains qui ont bataillé pour la renaissance de notre pays comme Jean Raspail, ici présent comme Xavier Martin, Virgil Ghiorgu, Henri Vincenot, Jean de Viguerie, Gustave Thibon, François Georges Dreyfus, Reynald Seicher, Benoit de Saint Marc, François Marie Algoud, Ghislain de Diesbach, Dominique Venner .
Et soyez remercié de votre combat intellectuel et spirituel en recevant le prix Renaissance 2012 . »
Anne Brassié
Le 8 Février 2012
Notre équipe de Livres en Famille s’associe pleinement à cet hommage et est heureuse et fière de proposer à son catalogue tous les ouvrages de Jean Madiran.
Ici : http://www.livresenfamille.fr/index.php?s=jean%20madiran
Et surtout celui qui fut primé, Une civilisation blessée au coeur : http://www.livresenfamille.fr/p5514-jean_madiran_un_civilisation_blessee_au_coeur.html
Merci à Anne Brassié pour cet éloge, ce moment de lecture qui fut un moment d’émotion.
Chère madame,
Je viens de lire votre discours dans Présent et je vous remercie d’avoir si bien parlé de et à Jean Madiran.
A l’occasion des journées du livre de RC à Villepreux, je ne manque jamais de le désigner à mes enfants en leur disant : « si ce monsieur n’avais pas existé, vous ne seriez sans doute pas ici à Villepreux, et peut-être même pas sur terre… »
Itinéraires dès les années 50 puis Mgr Lefebvre, ont à coup certain marqué mon père, qui a su transmettre à ses enfants. Et sans cette éducation, où serai-je aujourd’hui?…
C’est bien une reconnaissance très sincère que je dois à JM !
Quant à vous madame, je vous salue respectueusement, après vous avoir salué à la marche pour la vie de janvier, la lendemain du jour ou j’ai repris votre Brasillach !