Véronique Lévy : « Une église n’est pas un objet de consommation qu’on peut recycler »

Merci au Salon Beige de publier ce témoignage . Ecoutons les nouveaux convertis, ils sont bien souvent plus forts que ceux des vieux croyants….

Elisabeth Levy

Véronique Lévy, convertie au catholicisme, nous livre un beau texte dans Famille Chrétienne, en réaction aux propos de Dalil Boubakeur et de Mgr Dubost :

« Simple coïncidence ? J’apprends les propos de Mgr Dubost le 16 juin, fête de la dédicace de la cathédrale Notre-Dame de Paris. S’élevant dans le ciel de la cité, fruit miraculeux de la foi des pauvres, des chastes et des martyrs, elle illumine la ville, sentinelle fidèle de cet Amour qui a vaincu la mort. Peut-on séparer la forme de son fond ou la lettre de son cœur ? Les pierres de nos églises et le message de salut qu’elles respirent ? Non… au risque de glisser vers le déni, d’effacer une parole vive, se couper d’une source où l’homme peut se désaltérer.(…) L’église est l’hôpital des âmes blessées. Tout est ordonné autour de ce Cœur battant au fond du tabernacle.

N’est-elle pas un signe visible de cet Amour qui se dit encore par elle et en elle à travers des gestes simples et maternels, dans l’eucharistie, une main qui bénit et pardonne, ou les chants berçant nos cœurs et nos corps. L’élancement des voûtes en croisées d’ogives, la lumière diffuse des vitraux aux bleus vibrants, aux pourpres incandescents ; le sourire tendre d’une Vierge de pierre transperçant nos impasses, nos prisons, nos abandons. La Croix traversant nos croix…

Toute cette beauté n’est-elle pas un avant-goût de la liturgie céleste, un prélude au Royaume où l’homme « s’assoit parmi les princes » ? Non plus le pion interchangeable, le xx ou le xy anonyme d’une enquête statistique, mais un être unique rendu à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Une église n’est pas un objet de consommation courante qu’on peut recycler en parking, restaurant ou même en un autre lieu de culte. Elle a été consacrée à Dieu : Un, indivisible et pourtant trine.

Que diraient les adeptes de la tolérance, du dialogue interreligieux soumis à la pensée unique et tiède d’une dictature invisible, économique et aveugle si, à contre-courant du politiquement correct, on transformait une synagogue en fast-food ou une mosquée en temple évangélique ? On crierait au scandale et on aurait raison.

Mais il est facile d’incriminer l’État, les mairies… Les églises construites après 1905 sont à la charge des diocèses. Les mots de Bernanos résonnent, tragiques, prophétiques, dans Français si vous saviez : « Je le dis, je le répète, je ne me lasserai jamais de proclamer que l’état du monde est une honte pour les chrétiens. Nous répétons sans cesse avec des larmes d’impuissance, de paresse et d’orgueil que le monde se déchristianise. Mais le monde n’a pas reçu le Christ, c’est nous qui L’avons reçu pour lui, c’est de nos cœurs que Dieu se retire, c’est nous qui nous déchristianisons, misérables ! »

C’est aux évêques, à nous tous baptisés, cellules vives du Corps du Christ, de réintégrer notre cœur, Son Cœur, battant dans le secret du tabernacle, là où Il attend, démuni comme dans la crèche, donné jusqu’à l’extrême, libre en son éternité offerte à tous.

Dans la petite église de Saint-Damien, par trois fois le Christ s’anima et dit à saint François d’Assise : « Va François, et répare mon église en ruine ! ». Cette demande du Seigneur est brûlante d’actualité. Elle appelle au réveil, à exprimer sans peur, dans l’émerveillement d’une naissance, la joie de l’Évangile.(…)« 

 

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