A propos de la réédition de la biographie de Corneille de Brasillach


L’association des amis de Robert Brasillach a créé une maison d’éditions, Les Sept couleurs, en souvenir d’un roman de Brasillach et de la maison d’éditions créée par son beau-frère, le grand écrivain, Maurice Bardèche, portant le même nom.

Elle réédite des livres de l’écrivain dont les Lettres à une provinciale, somme des articles de Brasillach parus dans Je suis Partout de 1936 à 1940. Cette chronique d’actualité politique et artistique connut un grand succès dû à sa vérité et son insolence à l’égard des intellectuels du  Front populaire qui conduisit notre pays à la guerre. Toute comparaison avec  la situation actuelle de notre pays est bien sûr conseillée !

Les Sept Couleurs ont réédité sa biographie de Corneille si riche de découvertes sur l’écrivain normand et sur son jeune frère  en littérature Brasillach. Ce livre nous révèle aussi comment certaines œuvres éduquent un peuple comme d’autres le détruisent.

On peut commander ce livre
38 € franco de port (30+8), par chèque à l’ordre de Monique Delcroix, à poster sous son nom également, BP 19 – 60240 Chaumont-en-Vexin.

 

Corneille raconté par Brasillach, une cure d’altitude mentale

Les œuvres littéraires façonnent les esprits et bronzent les âmes.

La biographie de Corneille est riche d’un enseignement majeur : ceux qui ont bénéficié de l’enseignement des jésuites ne sont pas comme les autres. Les bons pères réveillent Corneille à 5 h du matin, lui imposent une étude puis la messe avant le petit déjeuner, puis l’étude des grands poètes et philosophes grecques et latin, etc. jusqu’au soir.

La république paresseuse a viré les bons pères mais a gardé leur programme d’excellence jusqu’à l’immédiat après-guerre. Cet enseignement formait des intellectuels de haut niveau, traduisant le grec et le latin, ayant fait le tour de tous les gouvernements possibles, tyrannie, despotisme, démocratie ou empire, peu disposés à l’esprit révolutionnaire. Cet enseignement imposait à l’adolescent les principes de nécessaire force de l’autorité, de bien de la patrie, de sacrifice pour cette patrie, du respect du père, de maîtrise de soi-même comme de l’univers, du sens de l’honneur enfin. Ces vraies valeurs ont aujourd’hui disparu du paysage.

Corneille n’est plus au programme, ou si vite évoqué que son pouvoir en a été détruit. Il est vrai que le célèbre vers

« Les Maures et la mer montent jusques au port ! »

est interdit par la législation actuelle, de même que la statue de saint Jacques à Compostelle terrassant de sa lance un Maure,du haut de son cheval, perd tout son sens, l’ennemi étant caché par un gigantesque pot de fleurs. L’enseignement des humanités a été réservé à une toute petite élite, le reste du peuple subissant la propagande républicaine.

Brasillach eut la chance de suivre ce même programme, dans son lycée puis avec plus de fantaisie à Normale. Corneille et lui sont donc frères. Brasillach s’identifie à lui comme il le fit avec Virgile. Corneille respecta le roi et la monarchie, ne pactisa jamais avec les frondeurs. Brasillach comprit vite la faiblesse des démocraties, leur impuissance, leur corruption, le goût de la flatterie des masses et pour cela la sale habitude d’évincer les vrais héros.

Cette biographie si intime nous offre ainsi deux portraits, celui de deux poètes fraternels si proches à trois siècles de distances que cela en est étonnant, sauf si l’on se souvient qu’ils ont en fait bénéficié de la même instruction. Et tous deux furent chrétiens jusqu’à leur dernière heure.

Cet enseignement façonnait des êtres pour la vie. Il ne faut pas s’étonner que, comme des milliers de Français, Robert ait lui aussi son point d’honneur, qui n’était le même que pour ceux qui partirent à Londres. Chaque parti a ses héros, les résistants comme ceux qui ont suivi le Maréchal. Ce dernier peut être considéré comme un héros cornélien auquel le sacrifice s’impose comme une évidence. La force, la rigueur, l’honneur, l’amour de la patrie n’étaient pas alors considérés comme des tares inhérentes au seul fascisme ; la démocratie, sa tolérance molle et sa corruption n’avaient pas encore contaminé tous les esprits. Ce furent des temps où les géants de l’histoire étaient honorés ; les adolescents d’aujourd’hui, eux, doivent honorer des nains ou des traîtres.

Si riche en héros et en saints, l’instruction dispensée par les jésuites et dont a bénéficié Corneille a fait naître Le Cid, Cinna et Polyeucte. Sa rigueur et son exigence, ses horaires draconiens, sa connaissance intime des écrivains grecs et latins, de l’histoire grecque et latine formaient des esprits de qualité supérieure. En ce temps-là, notre pays ne naissait pas en 1789.

Les précieuses illustrations de Rouen et de Paris, réunies par David Gattegno nous font vivre au temps de Corneille. Par sa description de Rouen, Brasillach place cette ville au même plan que Bruges, Tolède ou San Geminiano. Et l’on sent Brasillach, grand piéton dans la capitale, heureux de retrouver le vieux Paris.

Parmi les trésors de mon enfance, grâce à une bonne fée, il y eut ces après-midis à la Comédie Française qui résonnaient des vers de Corneille et de Racine. Nous étions, ma mère, ma sœur et moi, dans une baignoire d’avant-scène, juste sous la scène. Nous voyions la sueur perler sur le front des comédiens, leurs larmes et leurs yeux égarés par le désespoir. Mon professeur de troisième et de seconde avait la passion de ce théâtre et déclamait à son tour les merveilleux vers que nous récitions sous sa direction avec un bonheur que je ressens encore soixante ans plus tard. C’est l’un des crimes de la sinistre Education dite nationale que d’avoir privé des générations entières de l’intelligence de ces vers, de leur musique, de leur message et de leur don d’ apprentissage de la vie.

En lisant ce Corneille, on retrouve la vraie littérature, son influence sur une société devenue désormais triste et souvent veule depuis qu’on l’a privée de Héros.

Anne Brassié

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