Projeter de ne pas voter aux prochaines élections présidentielles et le dire serait, m’a-t-on dit, une incitation à l’anarchie. La trêve des confiseurs est propice à la réflexion et j’ai fini par me dire que cette accusation était un comble de mauvaise foi.
J’ai le droit et même le devoir de renier Dieu en public mais je n’aurais pas le droit de renier un quelconque intérêt pour les personnages en lice pour la présidentielle.
Curieux pouvoir politique qui détruit l’autorité suprême et s’étonne de voir sa propre autorité discréditée.
En 2012, plus une trace de Dieu ni dans les écoles, ni dans les entreprises, ni dans les lieux publics. Rien pour nous rappeler à l’ordre précisément. Au contraire, tout est un appel au désordre, à la démesure, la publicité et les incitations de toutes sortes ayant pris la place de nos icônes et crucifix. Jacques Chirac lui-même n’a-t-il pas explicitement dit que la morale était soumise à la politique et non l’inverse ? Alors qui pousse à l’anarchie ? Ne pas accepter ce diktat n’est-il pas plutôt un appel à l’ordre. Aller au cinéma voir « Je m’appelle Bernadette » dans l’unique salle où se joue ce film qui ne profite d’aucune publicité est déjà un acte de résistance. Ce film pose clairement la question du rapport de la foi avec l’ordre public. Et s’il est clair que le profane en se hissant au niveau du sacré détruit le sacré, il devient évident dans ce film que le profane n’a, à terme, aucun pouvoir sur le sacré. La ferveur populaire, à l’image de l’eau, ne s’arrête pas et les barrages laïcistes céderont…
Un autre reproche m’est habituellement fait : « tu mélanges politique et religion »!
Or refuser les implications politiques de notre foi ou absence de foi ne permet aucune discussion et voilà Dieu enfermé à l’intérieur de la sphère privée. Dieu est assiégé dans chacun de nos foyers. Levons le siège, et voyons clair!
Nous sommes catholiques et cela sous entend que la société préexiste à l’Etat, que les aspirations du peuple en définissent les formes. Notre organisation est ascensionnelle, elle part du bas vers le haut.
Alors que, par exemple, chez nos frères protestants, l’Etat préexiste à la société et nous sommes dans un mouvement inverse. L’Etat décide de tout dans votre vie: de l’éducation, de ce qui est bon ou mauvais pour notre santé, de ce qui est historiquement vrai ou faux…Donc en acceptant la domination anglo-saxonne sur le plan politique, n’avons-nous pas renié peu à peu notre catholicité ?
Sur un corps sain les virus et parasites n’ont pas de prise, guérissons nous de notre aveuglement, retrouvons notre joie chrétienne et demeurons celtes et catholiques. Cette force retrouvée éloignera tous les autres maux.
Stéphanie Prévot 11/01/2012