La Princesse de Montpensier

Enfin un film historique qui ne travestit ni la nouvelle de Madame de La Fayette ni l’époque .

Un film que notre pauvre président devrait méditer lui qui trouve sadique que l’on enseigne La Princesse de Clèves. Comme dit joliement Pierre Ghisoni « Dis moi ce qu’il hait lire et je te dirai qui ne pas élire. »

La vie d’une jolie femme ressemble à la course d’un lièvre à travers champs, écrivait Paul Morand. Ou celle d’une biche au temps du brâme selon le scénario de Bertrand Tavernier, dans la bouche du Duc de Guise. Très jeune, très belle et très riche la Princesse est adorée de son jeune cousin, Henri de Guise, de son mari, le Prince de Montpensier, du duc d’Anjou, le frêre du roi et du comte de Chabannes, maître et ami du prince, précepteur de la princesse. On perdrait la tête à moins. Ce drame psychologique sur fond de guerres de religion, est peint avec beaucoup de délicatesse, de beauté et de vérité. Variations très 17 ème siècle sur l’amour et ses désordres, l’oubli des convenances ou la jalousie morbide, ses exigences, le don de soi pour le comte de Chabanes , le texte bien sûr s’oppose à la version contemporaine de l’amour consommation. Je te prends et je te jette. Le film et le texte sont à inscrire d’urgence au programme de toutes les écoles…

La critique est retenue. On comprend pourquoi avec les propos très politiquement incorrects du comte sur le bon fonctionnement des sociétés humaines. Texte qui ne figure pas dans la nouvelle.

Mélanie Thierry, Lambert Wilson et leurs chevaux laissent en tous cas un bien joli souvenir .

Pour lire ou relire le texte voir ci dessous .Lettropolis , site d’édition sur internet  créé par Pierre Ghisoni nous offre La Princesse de Montpensier. Il suffit de s’inscrire pour lire gratuitement les textes entrés dans le domaine public. Les autres textes proposés sont achetables pour de très modiques sommes. Tous les genres sont proposés, romans, nouvelles, poésie, souvenirs, etc., etc.

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Voici les premiers mots de la nouvelle :

LA PRINCESSE DE MONTPENSIER

Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l’amour ne laissait pas de trouver la place parmi tant de désordres, et d’en causer beaucoup dans son empire. La fille unique du marquis de Mézière, héritière très considérable, et par ses grands biens, et par l’illustre maison d’Anjou dont  elle était descendue, était promise au duc du Maine, cadet du duc de Guise, que l’on a depuis appelé le Balafré.  L’extrême jeunesse de cette grande héritière retardait son mariage. Et cependant le duc de Guise qui la voyait souvent, et qui voyait en elle les commencements d’une grande beauté, en devint amoureux, et en fut aimé. Ils cachèrent leur amour avec beaucoup de soin. Le duc de Guise qui n’avait pas encore autant d’ambition qu’il en a eu depuis, souhaitait ardemment de l’épouser, mais la crainte du cardinal de Lorraine, qui lui tenait lieu de père, l’empêchait de se déclarer. »

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1 réponse à La Princesse de Montpensier

  1. Jérémy dit :

    « Je te prends et je te jette », c’est ce que fait De Guise avec la princesse. Cela ressort même davantage dans le film que dans la nouvelle car, si dans la nouvelle le duc finit par renoncer à sa conquête, c’est parce qu’il a peur du mari (qui a failli le surprendre) tandis que dans le film, il la quitte après avoir couché avec elle. (Remarque à retrouver dans e livre consacré à la nouvelle et au film : https://www.amazon.fr/dp/B07NQLY68M )

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